ou phĂ©nomĂšne liĂ© aux mobilitĂ©s dâexpatriation et du tourisme ?
Priscille Ahtoy
Université de Tours
Peut-on considĂ©rer certains lieux de loisirs: restaurants, cafĂ©s, magasins de luxe, centres commerciaux, instituts de beautĂ© comme faisant partie dâune volontĂ© dâurbanisation, dâun mode de vie tendant vers un style urbain avec des pratiques langagiĂšres valorisĂ©es ? De quelle maniĂšre les pratiques langagiĂšres participent-elles Ă produire la ville ou Ă en faire un microscosme urbain au sein dâun milieu rural ?Afin dâillustrer cette construction sociale produite par les maniĂšres de parler, nous Ă©tudierons lâĂ©volution des modĂšles langagiers du français au sein du terrain plurilingue de lâĂźle Maurice au cours de ces derniĂšres annĂ©es. LâarrivĂ©e de Sud-Africains et de Français expatriĂ©s a renforcĂ© les pratiques sĂ©grĂ©gatives dans la structuration de lâespace mauricien, comme en tĂ©moignent les travaux sur les langues et lâespace (Yannick Ballah-Bosquet, Rada Tirvassen).
Dans un premier temps, nous brosserons le paysage sociolinguistique de lâĂźle Maurice. Puis, nous tenterons de dĂ©finir la place quâoccupe le français dans cet espace plurilingue. Enfin, nous montrerons que lâusage du français est Ă©troitement associĂ© aux mobilitĂ©s sociales (et gĂ©ographiques).
La dĂ©marche mĂ©thodologique se fera par le biais dâenquĂȘtes qualitatives (observations participantes, rĂ©cits de vie et dâexpĂ©rience et entretiens semi-directifs dâun Ă©chantillon variĂ©, commentaires dâinternautes sur le sujet). En tant que chercheure issue du terrain, nous tenterons de montrer comment on peut analyser et comprendre ces constats de bi-plurilinguisme, de glottophobie, de lĂ©gitimitĂ© et leurs liens avec les reprĂ©sentations langagiĂšres, mobilitĂ©s et urbanisation.
Cette contribution vise Ă mettre en lumiĂšre les productions langagiĂšres liĂ©es Ă lâespace sur un ancien territoire français et Ă faire apparaĂźtre une certaine domination implicite et une violence symbolique liĂ©es Ă la pratique de la langue française.
Bibliographie
Carpooran, A. 2009. Urbanité et diglossie à Maurice : survol diachronique et description synchronique. In : T. Bulot (dir.) Sociolinguistique urbaine des zones créolophones. Revue de sociolinguistique et de sociologie de la langue française 34(2) : 129-144. Bruxelles : EME.
Bosquet-Ballah, Y. 2017. Une relecture de lâespace des langues en contexte mauricien. Cahiers Internationaux de Sociolinguistique 2(12) : 227-255.
Calvet, L.-J. 1994. Les voix de la ville, Introduction Ă la sociolinguistique urbaine. Paris : Editions Payot et Rivages.
Jauze, J.-M. 2009. Bel-Ombre (Maurice) : un village sucrier Ă lâĂšre du tourisme intĂ©grĂ©. Les Cahiers dâOutre-Mer. Revue de gĂ©ographie de Bordeaux. 129â134. ISSN 0373-5834.
Pierozak, I. 2000. Les pratiques discursives des internautes. Le français moderne 1 : 109-129.
Quâest-ce quâĂȘtre citadin aujourdâhui Ă Kidira ?
Ordre social juvĂ©nile et reconfigurations sociolinguistiques au sein dâune jeune ville sĂ©nĂ©galaise
Michelle Auzanneau,
Université Paris Cité, IRD, Ceped, Institut Convergences Migrations
Adama Ba,
Université Paris Cité, IRD, Ceped
Références bibliographiques
Auzanneau, M. & Trimaille, C. 2017. LâodyssĂ©e de lâespace en sociolinguistique. Langage et SociĂ©tĂ©, double numĂ©ro spĂ©cial 160-161 : 349-367.
Calvet, L.-J. et collab. 1985. Rapports de mission à Ziguinchor (Casamance). Paris : CERPL, Université René Descartes.
Eckert, P. 2004. Variation and a sense of place. In: C. Fought (Ă©d.) Sociolinguistic variation: Critical reflections.
New York, Oxford: Oxford University Press. 107-118.
Oppenchaim, N. 2011. La mobilitĂ© comme accessibilitĂ©, dispositions et Ă©preuve : trois paradigmes expliquant le caractĂšre Ă©prouvant des dĂ©placements Ă Paris. Articulo – Journal of Urban
Research [online], 7, p.1-7 http://journals.openedition.org/articulo/1767; DOI: https://doi.org/10.4000/articulo.1767
Paulette Ayoub
UniversitĂ© Libanaise et UniversitĂ© de Balamand â Liban
Le territoire libanais se caractĂ©rise par la coexistence de plusieurs variĂ©tĂ©s linguistiques de diffĂ©rents statuts. Lâarabe standard (variĂ©tĂ© haute et savante) est la langue officielle, la langue de lâadministration et de lâenseignement. Lâarabe dialectal ou lâarabe libanais (une variĂ©tĂ© orale, non codifiĂ©e par Ă©crit) sert Ă la communication sociale et aux Ă©changes quotidiens. Le français et lâanglais sont deux langues Ă©trangĂšres enseignĂ©es dans tous les Ă©tablissements scolaires. La plupart des Ă©coles libanaises sont des Ă©coles francophones oĂč la langue française jouit de propriĂ©tĂ©s particuliĂšres constituant le mĂ©dium dâenseignement/ apprentissage des disciplines scientifiques (chimie, physique, mathĂ©matiques et sciences de la vie) alors que lâanglais y acquiert le statut dâune deuxiĂšme langue Ă©trangĂšre enseignĂ©e au cycle primaire dans les Ă©coles privĂ©es et au cycle complĂ©mentaire de lâĂ©cole publique.Au nord du Liban, le district de Zgharta1 renferme une quarantaine dâĂ©coles, publiques et privĂ©es, dont 95
% sont francophones. Pourtant, une fois leur bac en poche, plusieurs élÚves de cette région optent pour des
universitĂ©s anglophones, ou mĂȘme des cursus anglophones au sein dâinstitutions supĂ©rieures francophones.
Cela nous amĂšne Ă poser la question suivante : Pourquoi cet engouement croissant pour lâanglais qui laisse insinuer une certaine fracture entre lâapprentissage du français Ă lâĂ©cole et la pratique de la langue de MoliĂšre Ă lâuniversitĂ© ? Quels en sont les effets sur « lâenvironnement linguistique » dans la vie sociale urbaine ?
Pour pouvoir rĂ©pondre Ă ces questions nous entamerons une enquĂȘte de terrain qui consiste Ă rĂ©aliser des entretiens semi directifs avec les universitaires (une trentaine) qui ont optĂ© pour lâanglais, comme langue dâapprentissage Ă lâuniversitĂ©, et Ă enregistrer des conversations quotidiennes entre les jeunes dans des diffĂ©rents lieux (restaurants, magasinsâŠ) pour analyser les alternances codiques et les emprunts. Enfin, nous analysons les langues utilisĂ©es dans la rĂ©daction des pancartes, des Ă©criteaux, des menus des restaurants, des affiches publicitaires, des enseignes des magasins au sein de cette rĂ©gion pour mettre en relief lâenvironnement linguistique de la ville.
Nous nous appuierons dans lâanalyse de notre corpus sur les travaux de Jean-Louis Calvet (1994, 2009, 2016), Marielle Rispail (2006, 2012, 2014, 2022), DaniĂšle Moore (2010), Bernard Py (2000), Catherine Kerbrat-Orecchioni (2005) et sur beaucoup dâautres.
Bibliographie
Calvet, L.-J. 2009. La sociolinguistique. Presses Universitaires de France. https://doi.org/10.3917/puf.calve.2009.01
Rispail, M. (dir), C. Jeannot, S. Tomc & M. Totozani 2012. Esquisses pour une Ă©tude plurilingue, RĂ©flexions didactiques, Paris : Harmattan
Moore, D. 2010. Les représentations des langues et de leur apprentissage, France : Didier.
Py, B. 2000. « Représentations sociales et discours. Questions épistémologiques et méthodologiques »,
Tranel 32 : 5-20.
Kerbrat-Orecchioni, C. 2005. Le discours en interaction. Paris : Armand Colin.
Carla Bagna
University for Foreigners of Siena
Martina Bellinzona
University for Foreigners of Siena
The study of the linguistic landscape (LL) focuses on the representations of languages on signs placed in the public space, as well as on the ways in which individuals interact with these elements. Regulatory, infrastructural, commercial, and transgressive discourses (Scollon & Scollon 2003), among others, emerge in these spaces, overlapping each other, complementing or opposing, reflecting changes taking place and, in turn, influencing them.The Covid-19 pandemic has affected all the aspects of life, including cities, neighbourhoods, and spaces in general (Marshall 2021). Against this background, the study of the LL appears to be fundamental to better understand not only the ways in which places have changed and how people are interpreting and experiencing them (Stroud & Mpendukana 2009), but also to analyse the evolution of Covid-19 discourses since the pandemic broke out to today.
This contribution aims to investigate how and in what terms the Covid-19 pandemic had an impact on the Italian LL, considered both in its entirety, as a single body which, regardless of local specificities, responded and jointly reflected on the shared shock, both specifically, assuming the city of Florence as a case study. Florence, the capital of the Tuscany region, has been subject for years to touristification processes (Gotham 2005): these processes have led to the transformation of several neighbourhoods of the city, especially in the historic centre, further changed today due to the pandemic.
With the purpose of investigating the manifestations of the Covid-19 discourse in the LL, looking both at the differences between public and private discourse, and at the different representations that characterized the main phases of the pandemic, different types of data were collected from March 2021 to November 2022 and then triangulated. They include, in the first place, visual data from the urban LL and from the cyberscape, analysed in a quantitative, qualitative, and comparative manner. In the second place, questionnaire and online focus groups, aim at exploring citizens’ perceptions and awareness of changes in the LL of their city, analysed through Qualitative Content Analysis (Mayring 2004) with the software NVivo 11.
The results obtained showed how, to the strong citizensâ sensibleness of the functional distinction of neighbourhoods, corresponds a total lack of awareness of the linguistic differences and semiotic manifestations displayed in the LL. Instead, it turned out to be a heterogeneous space and in which neighbourhoodsâ differences are reflected in stratified and multi-layered practices. Furthermore, the diachronic analysis made it possible to identify different discourses related to the pandemic, which range from resilience, tolerance, hope, solidarity, and patriotism, to disillusionment, despair and protest.
Bibliographie
Gotham, K. F. 2005. Tourism gentrification: The case of New Orleans’ vieux carre (French Quarter). Urban studies 42(7): 1099-1121.
Marshall, S. 2021. Navigating COVID-19 linguistic landscapes in Vancouverâs North Shore: official signs, grassroots literacy artefacts, monolingualism, and discursive convergence. International Journal of Multilingualism 1-25. DOI: 10.1080/14790718.2020.1849225
Mayring, P. 2004. Qualitative content analysis. A companion to qualitative research 1(2): 159-176. Scollon, R., & Scollon, S. W. 2003. Discourses in place: Language in the material world. London: Routledge.
Stroud, C., & Mpendukana, S. 2009. Towards a material ethnography of linguistic landscape: Multilingualism, mobility and space in a South African township. Journal of Sociolinguistics 13(3): 363-386.
Fabienne Baider
Université de Chypre
Benesch, S. 2014. Countering dangerous speech: New ideas for genocide prevention. Washington, DC: United States Holocaust Memorial Museum. Retrieved from http://www.ushmm.org/m/pdfs/20140212- benesch -countering-dangerous-speech.pdf
Fairclough, N. 1995. Critical discourse analysis. The critical study of language. London: Longman.
Regard dâun compagnon de route
Philippe Blanchet
UniversitĂ© Rennes 2 – CELTIC-BLM
le cas dâune population afro-descendante dâAmĂ©rique Centrale : les garifuna honduriens.
Stéphanie Brunot
Université de Paris-Cité, laboratoire Ceped Centre-Population et Développement
Constadina Charalambous
European University Cyprus
Lavanya Sankara
Kingâs College London
This paper seeks to understand the role of conflict legacies and conflict discourses in processes of becoming/forming diasporic communities and sustaining diasporic bonds. Comparisons will be drawn between the Sri Lankan Tamil (SLT) diaspora and the Greek-Cypriot diaspora in London, an urban cosmopolitan environment, drawing on two linguistic ethnographic projects that focused (amongst others) on second generation migrantsâ experiences of becoming a diaspora. In order to avoid regarding each of these diasporas as homogeneous groups, both projects adopted a theoretical framework that views diasporas as social and communicative practice and analyse them as a discursive and affective project (Brubaker 2005).To explore how diasporic imaginings could change and be reproduced over time, in our comparisons we examine what role language socialisation has in shaping discourses, relations and affective stances, taking into account factors related to intra-group dynamics and varied migratory trajectories. This is important given that diasporas are not always formed as a direct outcome of migration movements and that it is possible to become a diaspora through developing a new imagination of a community, even many years after the migration/s took place (Sökefeld 2006: 267-268). In addition, we analyse discourses related to themes such as identity, home, belonging and involvement in socio-political action. Since such action is not easily measurable or quantifiable (Ăstergaard-Nielsen 2001), mapping the second generation SLT and Greek-Cypriot diasporaâs understandings of violent conflicts in their countries of origin and how they interact with the participantsâ experiences in a multi-ethnic metropolis, would provide depth into the âfluidityâ that has come to be synonymous with the diasporic experience (Van Hear 2014:185-186).
References
Brubaker, R. 2005. The âdiasporaâ diaspora. Ethnic and Racial Studies 28 (1): 1-19.
Ăstergaard-Nielsen, E. 2001. The politics of migrantsâ transnational political practices. WPTC-01-22. Paper presented to the conference on Transnational Migration, Comparative Perspectives at Princeton University, 30 June-1 July.
Sökefeld, M. 2006. Mobilizing in transnational space: A social movement approach to the formation of diaspora. Global Networks 6(3): 265-284.
Van Hear, N. 2014. Refugee, diasporas and transnationalism. In E. Fiddian-Qasmiyeh, G. Loescher, K. Long & N. Sigona (eds). The Oxford handbook of refugee and forced migration studies. 1st ed. Oxford: Oxford Univesity Press. 176â187.
Le parler urbain de la ville de Tunis : Continuum, variations en action ou modĂšles multidimensionnels de la variation ?
Raja Chennoufi-Ghalleb
Université de Tunis El Manar
Les mutations sociopolitiques rĂ©centes, lâavĂšnement de la rĂ©volution tunisienne de 2011 et le processus de globalisation ont entraĂźnĂ© des mobilitĂ©s spatiales des locuteurs rĂ©gionaux vers les espaces urbains, notamment vers la capitale ; Tunis, ââlieu de brassage et de transitionââ (Calvet 1994), induisant delĂ , une rĂ©organisation socioculturelle urbanistique et linguistique ainsi quâune dynamique des reprĂ©sentations sociolangagiĂšres et des discours Ă©pi linguistiques.Emanant dâune enquĂȘte de terrain dâordre longitudinal1 (en cours) focalisĂ©e sur lâespace urbain, lieu privilĂ©giĂ© de nos observations, notre contribution tentera dâobserver la reconfiguration des rĂ©pertoires langagiers et dâanalyser la redistribution des pratiques et des identitĂ©s sociolangagiĂšres induisant une redistribution des normes et des pouvoirs dans un contexte post-rĂ©volutionnaire, de mobilitĂ© sociale, de mondialisation, un contexte socio-politique et Ă©conomique entre mutations et tensions permanentes. Dâun point de vue mĂ©thodologique, le corpus relatif Ă lâenquĂȘte est essentiellement dâordre qualitatif, lâĂ©chantillon est constituĂ© dâune trentaine de locuteurs/trices appartenant Ă trois gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes qui correspondent respectivement aux trois phases de migrations internes socioĂ©conomique et sociolinguistique quâa connu le pays (entre les annĂ©es 60 et 2022), soit 10 enquĂȘtĂ©s par phase.
Câest donc en partant dâune approche spĂ©cifique relative Ă la reconfiguration des rĂ©pertoires langagiers, aux mĂ©canismes qui prĂ©sident Ă la dĂ©construction/construction dâune ââidentitĂ© discursiveââ (Charaudeau 2001) et Ă la spĂ©cificitĂ© des pratiques linguistiques urbaines et rĂ©gionales dans leur rapport Ă lâespace urbain de la ville de Tunis que se cristallisera lâobjectif de ce travail. SâintĂ©resser Ă lâimpact des mobilitĂ©s socio-spatiales sur la reconfiguration des rĂ©pertoires linguistiques et sur la dynamique des reprĂ©sentations sociolangagiĂšres en action et les discours Ă©pilinguistiques, câest sâinterroger plus largement sur la transition langagiĂšre et spatiale du modĂšle centre/pĂ©riphĂ©ries, capitale/rĂ©gions, sur le processus de confinement/ dĂ©-confinement identitaire et linguistique sur la structuration sociale (Heller & Boutet 2007) et Ă©colinguistique (Calvet 1999) du parler tunisien aujourdâhui dans un paysage sociolinguistique en mutation.
La pĂ©nĂ©tration des variĂ©tĂ©s rĂ©gionales dans le parler urbain sâest effectuĂ©e sous lâinfluence de lâexode rural gĂ©nĂ©rant une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des pratiques langagiĂšres Ă caractĂšre dynamique et instable ainsi quâune intrication des pratiques langagiĂšres inter=rĂ©gionales. Les mouvements et les brassages linguistiques internes et externes qui sâopĂšrent dans la ville de Tunis et ses pĂ©riphĂ©ries, dynamisĂ©s en termes dâĂąge par lâexode participeraient Ă une Ă©mergence discursive redistribuant les variantes linguistiques rĂ©gionales apportĂ©es par ce processus en variantes sociales. Cette re-distribution se verrait comme facteur de sĂ©grĂ©gation et de discrimination linguistiques (Bulot 2013), susceptible de reconfigurer lâidentitĂ© linguistique urbaine car supplantant la variĂ©tĂ© citadine (de la ville intramuros), considĂ©rĂ©e autrefois comme un parler gĂ©nĂ©rateur de pouvoir et qui se prĂ©sente aujourdâhui comme une ââespĂšce menacĂ©eââ pour ses locuteurs lĂ©gitimes. Seront ainsi identifiĂ©s les phĂ©nomĂšnes les plus saillants pour ĂȘtre mesurables de ââcontagionââ, dâhybridation linguistique, de mises en scĂšnes discursives et les marqueurs attestant soit dâun continuum linguistique et social, soit de modĂšles multidimensionnels de la variation en action, voire dâune dissolution des parlers rĂ©gionaux transmis, entraĂźnĂ©s par les circulations migratoires internes et celui de lâespace dâaccueil ; la ville oĂč se nĂ©gocient dans un marchĂ© linguistique (Bourdieu 1977) urbain les comportements langagiers.
Références
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Cahiers de sociolinguistique 6.
Bulot, T. 2013/2. Discrimination sociolinguistique et pluralité des normes identitaires. Cahiers internationaux de sociolinguistique 4 : 7-27.
Calvet, L.J. 1994. Les Voix de la ville, Introduction Ă la sociolinguistique urbaine. Paris : Payot. Calvet, L.J. 1999. Pour une Ă©cologie des langues du monde. Paris : Plon. 304 pages.
1 Recherche basĂ©e sur une enquĂȘte de terrain pour les besoins dâune Habilitation Ă Diriger des Recherches en cours
Bourdieu, P. 1977. « LâĂ©conomie des Ă©changes linguistiques ». Langue française 34 : 17-34
Charaudeau, P. 2001. Langues, Discours et Identité Culturelle, revue de didactologie des langues- cultures 2001/3-4, 123 : 341-348.
Heller, M. & Boutet, J. 2007/3-4. « Enjeux sociaux de la sociolinguistique : pour une sociolinguistique critique ». Langage et société 121-122 : 305-318.
Université de Béjaia
La citadinitĂ© est avant tout un produit social. Elle change de visage et de forme en passant dâun groupe Ă un autre, dâune communautĂ© ethnique Ă une autre, dâun individu Ă un autre, ou dâune partie de la ville Ă une autre. Ainsi, dans cette communication nous allons nous intĂ©resser Ă la question de la citadinitĂ© dans lâancienne ville de Bejaia. Cette derniĂšre se situe au nord de lâAlgĂ©rie, et plus exactement dans la rĂ©gion de Kabylie.En analysant le discours reprĂ©sentationnel des rĂ©sidents de lâancienne ville de Bejaia, nous allons tenter de rĂ©pondre aux questions suivantes :
– Le parler bougiote est-il vecteur de lâidentitĂ© citadine des habitants de lâancienne ville ? Lâancienne ville est-elle le territoire du citadin ? Lâespace de lâancienne ville balise-t-il lâidentitĂ© du citadin ? y a-t-il sĂ©grĂ©gation entre les citadins et non citadins dans lâespace de lâancienne ville de Bejaia ?
Afin de rĂ©pondre aux questions de notre problĂ©matique, nous avons donc fait le choix du point de vue mĂ©thodologique de faire appel aux deux outils de recueille de donnĂ©es Ă savoir le questionnaire et lâentretien. Et vue la nature de notre recherche, investir le terrain Ă©tait pour nous plus quâune nĂ©cessitĂ©. Dans le but de comprendre ce qui sây passe Ă lâancienne ville de Bejaia du point de vue linguistique, au cours de notre enquĂȘte nous avons Ă©coutĂ©, observĂ© et surtout beaucoup discutĂ© avec les informateurs
En fait, notre principal objectif Ă travers cette Ă©tude est de voir comment les rĂ©sidents de lâancienne ville de Bejaia mettent en mots la citadinitĂ©. Nous cherchons alors Ă montrer si celle-ci permet une catĂ©gorisation des groupes sociaux de lâancienne ville (distinction citadin/non citadin). En interrogeant lâimaginaire des enquĂȘtĂ©s de lâancienne ville, nous ambitionnons aussi de montrer si le Bejaoui (une parlure urbaine pratiquĂ©e uniquement Ă lâancienne ville de Bejaia) est considĂ©rĂ© ou non comme Ă©tant un parler citadin. Si oui, vĂ©hicule-t-il une culture citadine ?
Références bibliographiques
Chachou, I. 2012. Repenser le champ conceptuel de la sociolinguistique maghrĂ©bine Ă la lumiĂšre des impĂ©ratifs du terrain : Le cas du concept de citadinitĂ©. Revue d’histoire de l’UniversitĂ© de Sherbrooke 1(4). Messaoudi, L. 2017. Parler citadin, parler urbain. Quelles diffĂ©rences. Langues, cultures et sociĂ©tĂ©s 3(1) : 122-136.
NĂ©dĂ©lec, P. 2013. RĂ©flexions sur lâurbanitĂ© et la citadinitĂ© dâune aire urbaine amĂ©ricaine : (dĂ©)construire
Las Vegas. GĂ©ographie. UniversitĂ© LumiĂšre – Lyon II.
Sidi Boumedine, R. 1998. La citadinité, une notion impossible ? In : collectif : La ville dans tous ses états. Alger : Casbah
Romain Colonna (Maßtre de conférences HDR)
UniversitĂ di Corsica / UMR CNRS 6240 LISA
LâĆuvre de Louis-Jean Calvet est suffisamment riche et diversifiĂ©e pour nous permettre dâapprĂ©hender de maniĂšre complexe et critique des questions essentielles relatives Ă la minoration au regard des principales thĂ©matiques abordĂ©es dans ce colloque international, notamment celles qui concernent lâurbanisation du monde en lien avec ce quâil est devenu commun dâappeler la « mondialisation ». Du cĂŽtĂ© plus singulier de la sociolinguistique, Calvet lui-mĂȘme emploie ce terme dans le titre de lâun de ses ouvrages : « Les langues quel avenir ? Les effets linguistiques de la mondialisation » (2017). Nous reviendrons tout dâabord sur cette derniĂšre notion qui, au-delĂ de lâapparente simplicitĂ© et Ă©vidence qui sâen dĂ©gagent, implique pourtant une rĂ©Ă©valuation de la minoration et du lien que les deux phĂ©nomĂšnes entretiennent.Notre intervention se situera davantage dans lâaxe 4 de lâappel Ă communication « Savoirs, durabilitĂ© et dĂ©veloppement » puisquâil sâagira dâinterroger plus prĂ©cisĂ©ment, tel que suggĂ©rĂ© dans lâappel, « en quoi la prĂ©servation de langues minoritaires dans la ville (langues de migration, autochtones, rĂ©gionales) ou encore la diversitĂ© linguistique reprĂ©sente un enjeu pour le dĂ©veloppement durable dans un monde urbanisĂ© ».
Nous tenterons en relisant Louis-Jean Calvet, partant notamment de Linguistique et Colonialisme (1979) et allant jusquâĂ son baromĂštre des langues du monde (2017), tout en mettant ses diffĂ©rents Ă©crits en perspectives, de mieux comprendre lâĂ©volution de la minoration, dâen redessiner certains contours et dâen reposer les enjeux dans ce contexte accru de mondialisation. Celle-ci permet-elle rĂ©ellement la « prĂ©servation », la « durabilitĂ© », voire le
Câest Ă ces diffĂ©rentes questions que nous tenterons de rĂ©pondre au cours de notre intervention.
Références bibliographiques
Calvet, L.-J. 1979. Linguistique et colonialisme : petit traité de glottophagie. Paris : Payot.
Calvet, L.-J. 2017 Les langues : quel avenir ? Les effets de la mondialisation. Paris : CNRS Ă©ditions [2002].
Calvet L.-J. & Calvet, A. 2017. BaromĂštre des langues du monde, [en ligne]. BaromĂštre des langues dans le monde 2017 (culture.gouv.fr)
Eda Derhemi (PhD)
University of Illinois at Urbana-Champaign
I will first discuss, from a linguistic ecology perspective, data on dying languages in todayâs world, and the launching of UNESCOâs Decade of the Indigenous Languages (IDIL22) 2022-2032. There is a vast overlap among indigenous and endangered languages. The knowledge systems of indigenous and minority groups are crucial not just to the survival of linguistic diversity, but also to the survival of our planet in current natural conditions. The complex relation between linguistic endangerment and environmental changes are one of the main interdisciplinary developments in the sub-field of linguistic endangerment studies, as reflected in, for example, Romaine and Gorenflo (2020), and Romaine (2013). I will use the concept of Fourth World linguistic endangerment as defined by Drapeau (2021) in a new conceptualization of the isolated villages and endangered language communities in Europe.In the second part of my presentation, I will examine the state of linguistic endangerment in a few centers in Italy and Greece, focusing on the differences in language maintenance in cities vs. small, isolated towns. Several factors pertaining to urbanization and mobility that are the basis of such differences will be discussed in detail. The state of Arvanitika in Athens will be compared with that in Thiva and Zeriki (Elikonas) in the region of Biotia; and that of ArbĂ«resh in Palermo will be compared with the linguistic situation in Piana degli Albanesi. Fieldwork observations and interviews with speakers will be analyzed showing that â+/_ urbanâ is a feature with a high functional load in the study of linguistic endangerment. Holistic research with an ecological component which takes into account the radical differences between these areas, is indeed an important contribution that the sociolinguistic investigation can give to language maintenance.
Kahina Djerroud
UniversitĂ© dâAlger 2
Ă travers notre participation au colloque qui se tiendra Ă lâuniversitĂ© de Chypre autour des langues, de lâurbanisation et des mobilitĂ©s, nous souhaiterions inscrire notre problĂ©matique de recherche dans lâaxe de la production langagiĂšre de lâespace.En effet, une bonne partie des travaux que nous avons menĂ©s jusquâĂ prĂ©sent ciblait la comprĂ©hension des rapports entre les groupes sociaux Ă travers la description, dans les discours, des espaces de la ville Ă lâaune des reprĂ©sentations langagiĂšres (Calvet 1999).
Nous nous intĂ©ressons, aujourdâhui, Ă la diaspora algĂ©rienne Ă©tablie au Canada (QuĂ©bec), principalement Ă MontrĂ©al. Une Ă©tude, thĂ©oriquement inscrite en sociolinguistique urbaine, pourra, suite Ă une enquĂȘte de terrain mais aussi grĂące Ă une analyse des discours des enquĂȘtĂ©s, nous renseigner sur les identitĂ©s appropriĂ©es et revendiquĂ©es et celle qui sont rĂ©futĂ©es (Bulot 2010) par le biais des reprĂ©sentations des espaces de la ville et des groupes sociaux qui lâoccupent. Nous tenterons, par consĂ©quent de rĂ©pondre Ă la problĂ©matique principale suivante :
à travers quels discours, les Algériens établis à Montréal, décrivent-ils les espaces et les langues pratiquées dans et sur la ville ?
Nous rĂ©aliserons, dans une dĂ©marche qui se veut qualitative (Blanchet 2000), une enquĂȘte sociolinguistique par le biais de questionnaires combinĂ©s Ă des entretiens semi-dirigĂ©s auprĂšs dâun Ă©chantillon dâinformateurs qui sera composĂ© dâAlgĂ©riens Ă©tablis Ă MontrĂ©al. Nous dĂ©terminerons les paramĂštres par lesquels le choix des enquĂȘtĂ©s sâeffectuera et nous prĂ©ciserons les conditions de mobilitĂ© de cette population.
Un intĂ©rĂȘt particulier sera accordĂ© Ă la notion de la « mobilitĂ© » (Van De Avenne 2005) qui est loin dâĂȘtre purement gĂ©ographique puisque migrer entraine des chamboulements sociaux importants. En effet, la mobilitĂ© engage un processus, dâappropriation et de catĂ©gorisation, dĂ©celable dans le discours sur les pratiques langagiĂšres, prises dâailleurs, comme repĂšres afin dâĂ©valuer le sentiment dâappartenance des locuteurs Ă un espace donnĂ©, valorisant ainsi tel groupe social et/ou stigmatisant tel autre.
Ce qui est intĂ©ressant dans la ville de MontrĂ©al, câest la politique du QuĂ©bec qui favorise la mobilitĂ© vers les villes de sa province. Il serait profitable de savoir si une concordance existe entre ce que les politiques de la ville encouragent et le sentiment dâappartenance notamment linguistique que la communautĂ© dâorigine algĂ©rienne ressent et tĂ©moigne Ă travers ses discours.
Ksenija Djordjevic Leonard
Université Paul-Valéry Montpellier 3
Junior Fils Réné
UniversitĂ© dâĂtat dâHaĂŻti – EA 739 DIPRALANG
Notre contribution propose de rendre compte des rapports de pouvoir entre les langues dans des espaces plurilingues urbains des Antilles, observĂ©s Ă travers lâaffichage public. Dans un premier temps, nous proposerons une modĂ©lisation des pratiques observĂ©es et des fonctions du paysage linguistique (Landry & Bourhis 1997) en Guadeloupe, en Martinique et en HaĂŻti, Ă lâaide dâun corpus composĂ© de clichĂ©s photographiques collectĂ©s entre 2019 et 2022, avec une attention particuliĂšre Ă la prĂ©sence du crĂ©ole guadeloupĂ©en, martiniquais et haĂŻtien, aux cĂŽtĂ©s du français et â parfois â de lâanglais ou de lâespagnol. Dans un deuxiĂšme temps, nous analyserons les Ă©lĂ©ments de discours collectĂ©s dans le cadre dâune enquĂȘte par questionnaires rĂ©alisĂ©e en 2022. Notre enquĂȘte a permis dâinterroger 115 locuteurs crĂ©olophones des CaraĂŻbes sur leur perception du paysage linguistique de leurs villes respectives. Nous les avons questionnĂ©s en particulier sur la visibilitĂ© du crĂ©ole dans lâespace public, la fonction de lâaffichage en crĂ©ole, son utilitĂ©, les formes utilisĂ©es, mais aussi sur son avenir en termes de vitalitĂ© et de pratique de la langue au quotidien et dans lâespace public.Nous souhaitons mettre ici lâaccent sur les acquis mĂ©thodologiques des Ă©tudes sur les paysages linguistiques sâinsĂ©rant dans une approche Ă©cologique (Calvet 1999) des espaces plurilingues urbains, qui sont autant de ressources prĂ©cieuses pour la sociolinguistique du 21Ăšme siĂšcle en termes de comprĂ©hension de la territorialisation de lâespace mais aussi des inĂ©galitĂ©s gĂ©opolitiques et sociales qui se lisent â entre autres champs indiciels â Ă travers les langues.
Références bibliographiques
Calvet, L.-J. 1999. Pour une écologie des langues du monde. Paris : Plon. Chaudenson, R. 1995. Les créoles. Paris : PUF.
Djordjevic Léonard, K. (à paraßtre). Paysages linguistiques créoles. In : E. Yasri-Labrique ; Scetti, F. et Djordjevic Léonard, K. (dir.) Paysages linguistiques urbains : reflets fidÚles ou images déformées de la diversité sociolinguistique ? Diversité urbaine, numéro spécial, Montréal.
Govain, R. (dir.), 2021. Langues créoles : description, analyse, didactisation et automatisation. Montpellier : PULM.
Landry, R. & Bourhis, R. Y., 1997. Linguistic landscape and ethnolinguistic vitality. An empirical study ». Journal of Language and Social Psychology 16(1): 23-49.
Constantina Fotiou
University of Cyprus
The proposed abstract falls under the Linguistic Space Production theme of this conference. In Greek-speaking Cyprus, there is a widespread belief that people who live in rural communities speak more âhorkatikaâ (village-tainted speech) than people living in urban communities (Fotiou & Ayiomamitou 2021; Yiakoumetti et al. 2005). What this really means is that (it is believed that) they speak a more basilect form of Cypriot Greek (henceforth CG)â the latter is the mother tongue of Greek Cypriots. To our knowledge, there are only two studies with language production data that give credence to this belief (Ayiomamitou 2018; Yiakoumetti et al. 2005) since the majority of sociolinguistic studies in this setting focus on urban sites and even when they do focus on rural settings a comparative component with what goes on in urban spaces is more often than not missing.This paper aims to examine how perceptions of ways of speaking and reported linguistic practices construct the urban and rural space on the island of Cyprus. Data come from the âlanguage attitudesâ part of sociolinguistic interviews conducted with thirty Greek Cypriots aged 20â73 of both sexes living in urban areas of the district of Nicosia. Given that CG is undergoing levelling of marked basilect features and subvarieties and that a Cypriot Koine is developing (Fotiou & Grohmann 2022; Karyolemou 2008)âwhich, while initially solely an urban variety, is now spreading towards rural areas (Karyolemou 2008)âthe interesting question here is: are there still marked differences between urban and rural spaces in Cyprus in terms of linguistic production and how are perceptions of the differences between these two kinds of spaces have changedâif at allâin the metalinguistic discourse of Greek Cypriots? This paper aims to answer the second part of this question and argue that it is high time that studies examining both the production and perception of linguistic practices in both the urban and rural spaces in Cyprus are conducted.
References
Ayiomamitou, I. 2018. Capitalising on linguistic diversity via a bidialectal intervention programme to improve linguistic performance and sociolinguistic awareness in two proximal varieties. Oxford Brookes University.
Fotiou, C., & Ayiomamitou, I. 2021. âWe are in Cyprus, we have to use our language, donât we?â Pupilsâ and their parentsâ attitudes towards two proximal linguistic varieties. Linguistics and Education 63. 100931. https://doi.org/10.1016/j.linged.2021.100931
Fotiou, C., & Grohmann, K. K. 2022. A small island with big differences? Folk perceptions in the context of dialect levelling and koineization. Frontiers in Communication 6. https://doi.org/10.3389/fcomm.2021.770088
Karyolemou, M. 2008. ΀Îč αÏÎÎłÎčΜΔ η ÎșÏ
ÏÏÎčαÎșÎź ÎŽÎčΏλΔÎșÏÎżÏ; ÎÎ·ÎŒÎżÎłÏαÏία ÎșαÎč γλÏÏÏÎčÎșÎź ΔÏαÏÎź ÏÏηΜ ÎÏÏÏÎż ÏÎżÏ
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αÎčÏΜα [What happened to the Cypriot Greek dialect? Demographics and language contact in the 21st century Cyprus]. ÎÏΔÏηÏίΎα ÎÎÎœÏÏÎżÏ
ÎÏÎčÏÏÎ·ÎŒÎżÎœÎčÎșÏÎœ ÎÏΔÏ
ÎœÏÎœ XXXIV: 451â492.
Yiakoumetti, A.; Evans, M. & Esch, E. 2005. Language awareness in a bidialectal setting: The oral performance and language attitudes of urban and rural students in Cyprus. Language Awareness 14(4): 254â260. https://doi.org/10.1080/09658410508668840
Raghda Haidar
Université libanaise
La crise socio-Ă©conomique au Liban a donnĂ© lieu Ă une nouvelle production langagiĂšre de lâespace.Les rassemblements qui ont eu lieu Ă partir du 17 octobre 2019 dans plusieurs villes du pays ont vu naĂźtre des slogans, des affiches et des chansons qui exprimaient non seulement une rĂ©volte Ă lâordre Ă©tabli mais aussi une Ă©bauche dâune redĂ©finition de lâidentitĂ© libanaise, laquelle se trouve Ă la base de la crise qui sĂ©vit depuis des annĂ©es.
Interroger les slogans, câest interroger les caractĂ©ristiques rythmiques et linguistiques des participants (Calvet 2012).
En Ă©tudiant les slogans pendant la rĂ©volution Ă©gyptienne en 2011, L. J. Calvet dĂ©finit le slogan comme une forme brĂšve, orale que lâon peut scander en marchant (Calvet 2012). En partant de cette dĂ©finition, cette recherche Ă©tudie les caractĂ©ristiques syntaxiques, phoniques et rythmiques des slogans scandĂ©s dans la capitale libanaise. Elle essaie de rĂ©pondre Ă la question sur le rapport de cette production rĂ©volutionnaire aussi bien avec la tradition orale qu’avec la dimension identitaire.
Le corpus recueilli suite Ă une observation participante du terrain pendant plusieurs mois montre cette forme dâexpression urbaine rĂ©vĂ©latrice de la diglossie arabe et de lâalternance des deux variĂ©tĂ©s.
Fanny Heniqui
Université de Strasbourg
Le but de cette contribution est de rendre compte de la prĂ©sence de lâalsacien Ă Strasbourg aujourdâhui, sous ses formes Ă©crite et orale, et de ce quâelle traduit aux plans sociologique et politique.Au cours de l’histoire, la langue alsacienne est passĂ©e de langue majoritaire Ă langue minoritaire, en raison du contexte historique, politique et social et des politiques linguistiques mises en Ćuvre. Ce phĂ©nomĂšne dâaffaiblissement de la langue est encore plus prĂ©gnant dans les villes, et en particulier Ă Strasbourg. Cependant, de nombreuses initiatives visant Ă affirmer lâidentitĂ© et la culture alsacienne sont prises Ă Strasbourg, et cela passe en particulier par la diffusion de la langue locale. Nous Ă©tablirons les diffĂ©rentes façons dont la langue sâinscrit aujourdâhui dans la ville, tant Ă lâĂ©crit quâĂ l’oral, et nous ferons apparaĂźtre les enjeux liĂ©s Ă la volontĂ© de prĂ©server ce patrimoine linguistique.
Références bibliographiques
Huck, H. 2015. Une histoire des langues de lâAlsace. Strasbourg : la NuĂ©e Bleue. Les cahiers du GEPE (www.cahiersdugepe.fr)
Jean-Marie Jacono
Aix-Marseille Université(AMU)
La ville est depuis longtemps une source de musique. DĂšs 1530, Les Cris de Paris de ClĂ©ment Janequin, puis The Cries of London dâOrlando Gibbons (vers 1610), recrĂ©ent lâatmosphĂšre des marchĂ©s pour des ensembles vocaux. Mais la ville, lieu dâexpression de diffĂ©rences et de hiĂ©rarchies, est bien sĂ»r liĂ©e aux populations et aux langues qui sây expriment. Et câest dans les temporalitĂ©s, les rythmes, et les mĂ©lodies des chansons populaires que ces expressions trouvent leur meilleure place. Lâinvention lexicale, les accents, et la dĂ©clamation constituent un champ dâĂ©tude majeur de la sociolinguistique urbaine. Louis- Jean Calvet a montrĂ© leur intĂ©rĂȘt dans le cas du rap (1994).La ville est un espace multiple de conflits. Les villes occidentales sont soumises Ă un processus de gentrification qui renvoie les couches populaires Ă leur pĂ©riphĂ©rie. La chanson et le rap peuvent incarner des identitĂ©s et reprĂ©senter des formes de rĂ©sistance Ă ce processus. Ces expressions musicales sont cependant dĂ©pendantes de la mondialisation culturelle, qui combine des dimensions globales avec des dimensions locales. Si la musique ne peut ĂȘtre sĂ©parĂ©e des paroles dans la chanson, comme lâa montrĂ© Ă©galement Calvet (1981), elle Ă©volue sans cesse. DĂšs les annĂ©es 1960, la recherche dâun son particulier dans lâenregistrement est une composante majeure du succĂšs dâun titre. Cet aspect est toujours essentiel dans la reprĂ©sentation des identitĂ©s, comme le montrent les succĂšs du rap et du reggae. La transformation de la voix chantĂ©e en studio y est fondamentale.
La chanson et le rap sont soumis Ă©galement aux lois du marchĂ© et, aujourdâhui, Ă leur prĂ©sence sur les plateformes et les rĂ©seaux sociaux. Elles ne sont plus faites pour ĂȘtre Ă©coutĂ©es mais pour ĂȘtre vues : le clip est devenu central pour un groupe ou un(e) interprĂšte. Lâimage est souvent associĂ©e Ă la recherche du spectaculaire. Le clip gĂ©nĂšre mĂȘme de nouvelles formes de chanson, fondĂ©es sur des rythmes dynamiques, des textes brefs, et des rĂ©alitĂ©s sonores qui lâemportent sur les dimensions musicales habituelles. Ces formes « hybrides » et mouvantes dessinent un nouveau type de chanson au XXIe siĂšcle. Elles renouvellent les reprĂ©sentations des identitĂ©s. Le rappeur/chanteur Jul, qui a un immense succĂšs en France, en est le meilleur reprĂ©sentant.
En bref, que reprĂ©sentent les dimensions musicales de la chanson et du rap aujourdâhui dans le cadre de la sociolinguistique ? Doit-on repenser les Ă©tudes en tenant compte de leur rĂŽle dans la fabrication des identitĂ©s ? Marseille et ses musiques seront la rĂ©fĂ©rence de ce travail.
Références bibliographiques
Calvet, L.-J. 1981. Chanson et société. Paris : Payot.
Calvet, L.-J. 1994. Les voix de la ville. Introduction Ă la sociolinguistique urbaine. Paris : Payot.
Carinos, E. & Hammou, K. (dir.). 2020. Perspectives esthétiques sur les musiques hip-hop. Aix-en-Provence : PUP.
Langage et Société 162, 2017.
Tagg, Ph. 2012. Musicâs Meanings: a modern musicology for non-musos. New York & Huddersfield: Mass Media
Music Scholarâs Press.
Andri Kanikli
UCLan Cyprus
The data reveal that some parents choose to expose their children only to the dominant language or to
more âusefulâ languages, as they think this is âgood parentingâ.Another factor that was found to negatively affect home language transmission was parentsâ negative attitude towards multilingualism. There are a lot of damaging myths about multilingual acquisition, such as that it confuses children, it may cause identity problems or even language impairment. The data demonstrate that these myths undermine home language transmission.
In a globalized world, where many families have more than one language in their language repertoire, language ideologies, which appear to impede home language transmission, threaten plurilingualism and determine the linguistic landscape in urban centres (cf. Wong Fillmore 2000). Gaining an insight into what affects home language transmission or loss, enables us to effectively support multilingual upbringing and home language maintenance.
References
Spolsky, B. 2004. Language policy. Cambridge: Cambridge University Press.
Wong Fillmore, L. 2000. Loss of family languages: Should educators be concerned? Theory into Practice
39(4):203â210.
Marilena Karyolemou
Université de Chypre
LâinĂ©galitĂ© des langues en ce qui concerne leur statut de jure ou de facto, leurs pratiques dâutilisation, leur aire de distribution, leurs domaines dâusage, le nombre des locuteurs, leur valeur marchande ou symbolique etc. (Calvet & Calvet 2017), nâĂ©pargne pas mĂȘme des langues qui sont habituellement admises comme faisant partie du mĂȘme groupe, telles les langues minoritaires ou en danger (dĂ©sormais LMD). Ainsi, il y a des langues minoritaires ou en danger qui le sont moins et dâautres qui le sont plus.Pour ĂȘtre en mesure de comprendre pourquoi certaines langues sont plus en danger que dâautres, il est nĂ©cessaire de considĂ©rer lâĂ©cologie des langues, autrement dit : « ⊠les rapports entre les langues et leur milieu, câest-Ă -dire dâabord les rapports entre les langues elles-mĂȘmes, puis entre ces langues et la sociĂ©tĂ© » (Calvet 1999 : 17). Dans cette prĂ©sentation, on Ă©tudiera lâĂ©cologie de deux langues minoritaires de Chypre, la variĂ©tĂ© arabe parlĂ© par la communautĂ© maronite, appelĂ©e aussi Sanna, (Borg 1985, 2004; Roth 1979, 1986; GĂŒlle 2014, Karyolemou 2018, 2019) et lâarmĂ©nien de lâouest parlĂ© par la communautĂ© armĂ©nienne (Baider & Karyolemou 2015). Les deux langues sont considĂ©rĂ©es comme des langues historiques de lâĂźle, Ă©tant donnĂ© quâelles y sont parlĂ©es depuis le 7e-8e siĂšcle sans interruption.
Si lâon veut dĂ©terminer le degrĂ© de danger quâencourt chacune de ces deux langues, on obtient des rĂ©sultats Ă peu prĂšs similaires tant quâon considĂšre les conditions Ă©colinguistiques locales. Les choses sont tout Ă fait diffĂ©rentes, si lâon considĂšre des ordres Ă©cologiques supĂ©rieurs, rĂ©gionale ou globale. Ici, il sâavĂšre que la fonction de langue de rĂ©seau, quâelle soit une fonction rĂ©elle ou imaginaire, et le facteur de mobilitĂ© jouent un rĂŽle important dans la vitalitĂ© dâune LMD et peuvent nous aider Ă comprendre des diffĂ©rences que lâon observe entre ces deux langues sur le plan local et qui ne pourraient ĂȘtre expliquĂ©es par des considĂ©rations Ă©cologiques locales uniquement.
Références bibliographiques
Baider, F. & Karyolemou, M. 2015. Linguistic Unheimlichkeit: ΀he Armenian and Arab communities of Cyprus. In: U. Jessner & Cl. Kramsch (dir.) Multilingualism: The challenges. Trends in Applied Linguistics. Berlin: Mouton de Gruyter. 185-209.
Borg, A. 1985. Cypriot Arabic: a historical and comparative investigation into the phonology and morphology of the Arabic vernacular spoken by the Maronites of Kormakiti village in the Kyrenia district of north- western Cyprus. Stuttgart: Komissionsverlag Steiner Wiesbaden.
Borg, A. 2004. A Comparative Glossary of Cypriot Maronite Arabic (Arabic-English) with an introductory essay. Leiden/Boston: Brill.
Calvet, L.-J. 1999. Pour une Ă©cologie des langues du monde. Paris : Plon.
Calvet, A. & Calvet, L.-J. 2017. BaromĂštre des langues dans le monde. BaromĂštre des langues dans le monde 2017 (culture.gouv.fr)
Karyolemou, M. 2018. Language revitalization, land and identity in an enclaved Arab community in Cyprus. In: S. Drude, N. Ostler & M. Moser (dir.) Language Documentation and Description. Proceedings of the 22nd Annual Conference of the Foundation for Endangered Languages (FEL XXII, 2018). Londres: EL Publishing. 14-18.
Karyolemou, M. 2019. A story at the periphery: Documenting, standardising and reviving Cypriot Arabic. International Journal of the Sociology of Language 260: 1-14.
Roth, A. 1979. Le verbe dans le parler arabe de Kormakiti (Chypre). Ătudes chamito-sĂ©mitiques G.L.E.C.S, supplĂ©ment 6.
Roth, A. 1986. Langue dominĂ©e, langue dominante : Ă propos de deux scĂ©narios dâextinction ou dâexpansion de lâarabe. HĂ©rodote 42: 65-74.
Jean LĂ©o LEONARD
Université Paul-Valéry Montpellier 3, Dipralang : EA 739
v. LĂ©onard & AvilĂ©s Gonzalez (2019). Elle fonde lâanalyse des contenus des textes produits durant ces ateliers dâĂ©criture en langues indigĂšnes sur la sĂ©miotique narrative et visuelle (HĂ©nault 2019), afin de proposer aussi bien des applications pĂ©dagogiques pour les Ă©coles, collĂšges et universitĂ©s bi- plurilingues au Mexique que pour des diagnostics socio-environnementaux auprĂšs des syndicats, des coopĂ©ratives et des ONG autochtones.LâactivitĂ© qui sera dĂ©crite ici est inspirĂ©e de lâidĂ©e dâHoward Becker (2007) quâune maniĂšre efficace et heuristique de modĂ©liser des dilemmes sociaux, notamment en urbanistique, consiste Ă adopter la dĂ©marche dâItalo Calvino dans son ouvrage de fiction Les villes invisibles (1972), qui prend comme motifs gĂ©nĂ©rateurs, sur le plan sĂ©miotique, des concepts-pivots comme mĂ©moire, dĂ©sir, signes, Ă©changes (interactions et transactions), regard/vision, morts, etc. qui correspondent, en termes de topologies Ă la Peter Sloterdijk (SphĂšres III) Ă autant dâalĂ©thotopes, Ă©rotopes, anxiotopes, thanatotopes, etc. (Meziou 2019). Ces topoi sont modĂ©lisĂ©s par les locuteurs Ă travers des discours en langues autochtones dĂ©crivant la situation des villes amĂ©rindiennes du Mexique, comme San Felipe Jalapa de Diaz (Oaxaca, 25 500 habitants) en zone mazatĂšque, ou la zone otomi de Pantepec, Puebla (18 100 hbts), Ă travers des productions textuelles opposant utopie et dystopie autour de dilemmes (v. http://axe7.labex-efl.org/node/280 et http://axe7.labex-efl.org/node/390, respectivement) : dĂ©fis Ă©cologiques, mouvements migratoires, richesse et inĂ©galitĂ©s, violence et insĂ©curitĂ©, assimilation et acculturation linguistiques.
La relation entre langue(s) et urbanisation est ainsi reprĂ©sentĂ©e de maniĂšre endogĂšne, Ă travers les langues autochtones, en travaillant leur corpus (lexique et grammaire) Ă des fins Ă la fois didactiques, rĂ©flexives, par autant de « scĂšnes de la glottophagie ordinaire », rendues dâautant plus puissantes, sur le plan expressif, que ces reprĂ©sentations (socio)ethnolinguistiques du fait urbain ont pour vecteur la langue en position « basse » des sujets parlants, engagĂ©s dans un processus rĂ©flexif et rĂ©silient face Ă la diglossie. Cette praxis critique des « communautĂ©s invisibles » fait Ă©galement Ă©cho Ă la critique de la notion de communautĂ© linguistique chez Calvet, au profit de celle de communautĂ© sociale (1994 : 79-129), particuliĂšrement adaptĂ© Ă la sociolinguistique urbaine.
Références bibliographiques
Becker, H. 2007. Telling About Society. Chicago: University of Chicago Press.
Calvet, L.-J. 1994. Les voix de la ville. Introduction Ă la sociolinguistique urbaine. Paris : Payot. Calvino, I. 1972. Le cittĂ invisibili. Milan : Mondadori.
Hénault, A. (dir.) 2019. Le sens, le sensible, le réel. Essai de sémiotique appliquée. Paris : Sorbonne Université Presses.
LĂ©onard, J.-L. & AvilĂ©s Gonzalez, K. 2019. Didactique des âlangues en danger ». Recherche-action en dialectologie sociale. Paris : Michel Houdiard Ă©diteur.
Meziou Olfa, R. 2019. IngĂ©nierie, climatologie et topographie de lâĂȘtre-dans-le-monde â Des Ăźles pour penser lâarchitecture ? Geographica Helvetica 74 : 71-79 [https://doi.org/10.5194/gh-74-71-2019].
Wenger, E. 1998. Communities of practice: learning, meaning, and identity. Cambridge, Mass.: Cambridge University Press.
Taller de elaboraciĂłn de recursos pedagĂłgicos en lenguas originarias, en français Ateliers ThĂ©matiques dâElaboration de Ressources didactiques pour Langues Autochtones, ou ATERPLA v. http://axe7.labex-efl.org/taxonomy/term/12.
Maria Lymperi
Université de Patras
Argyris Archakis
Université de Patras
΀ο ΞΔÏÏηÏÎčÎșÏ ÎŒÎ±Ï ÏλαίÏÎčÎż ÎČαÏίζΔÏαÎč ÏÏηΜ Î”Ï ÏÏÏΔÏη ÏÏ Î¶ÎźÏηÏη ÏÎżÏ ÎžÎ”ÏÎŒÎčÎșÎżÏ/ÏÏ ÏÏηΌÎčÎșÎżÏ ÏαÏÏÎčÏÎŒÎżÏ. ÎÎčÎŽÎčÎșÏÏΔÏα, αΟÎčÎżÏÎżÎčÎżÏΌΔ Ïη ÏÏ ÏÏÎÏÎčÏη ÏÎżÏ ÏαÏÏÎčÏÎŒÎżÏ ÎŒÎ” ÏηΜ ÏÏÏÏληÏη ÏÎ·Ï ÎșÎčΜηÏÎčÎșÏÏηÏÎ±Ï ÎșαÎč ÏÎ·Ï ÎŽÎčαÏÎżÏΔÏÎčÎșÏÏηÏÎ±Ï ÏÏÎœ ΌΔÏαΜαÏÏÏÎœ/ÏÏÎčÏÎœ ÏÏ âαÏΔÎčλΟÏâ (Foucault 2003), ÎșαΞÏÏ ÎșαÎč ÏηΜ ΔÏÎčÏÏÏÎŹÏÎ”Ï Ïη ÏολÎčÏÎčÎșÏÎœ ÏÏÎČÎżÏ ÎșαÎč Î±ÎœÎżÏÎźÏ ÎłÎčα Ïη ÎŽÎčαÏΔίÏÎčÏη Î±Ï ÏÎźÏ ÏÎ·Ï âαÏΔÎčλΟÏâ (Brown 2006). ÎαÏÎčÎșÏ Î±ÎœÏÎčÎșÎ”ÎŻÎŒÎ”ÎœÎż ÏÎ·Ï Î±ÎœÎŹÎ»Ï ÏÎźÏ ÎŒÎ±Ï ÎžÎ± αÏÎżÏΔλÎÏÎżÏ Îœ ÎżÎč αΜαÏαÏαÏÏÎŹÏΔÎčÏ, ÎłÎčα Ïη ΌΔλÎÏη ÏÏÎœ ÎżÏοίÏÎœ αΟÎčÎżÏÎżÎčÎżÏΌΔ ÎÎœÎœÎżÎčÎ”Ï ÏÏÏÏ ÎżÏαÏÏÏηÏα (visibility, Butler 1997), αÏÏÏÏÎčÏη/αÏÎżÎČολΟ (abjection, Butler 1993), ΔÏαΜαλΔÎčÏÎčÎŒÏÏηÏα (iterability, Butler 1997), ÎșαΞÏÏ ÎșαÎč Ïη ΌΔÏαγλÏÏÏα ÏÎżÏ ÏÏÎżÏÎ”ÎŻÎœÎ”Îč Îż van Leeuwen (2008).΀ο Ï Î»ÎčÎșÏ ÎŒÎ±Ï ÏΔÏÎčλαΌÎČÎŹÎœÎ”Îč ÏÎÏÏΔÏα ÎŒÎčÎœÏÎčαÎșÎŹ/ÎŽÎčαΎÎčÎșÏÏ Î±ÎșÎŹ ÏÎżÎ»Ï ÏÏÎżÏÎčÎșÎŹ ÎșÎ”ÎŻÎŒÎ”ÎœÎ±, ÎŒÎÏÏ ÏÏÎœ ÎżÏοίÏÎœ αΜΞÏÏÏÎčÏÏÎčÎșοί/αΜÏÎčÏαÏÏÎčÏÏÎčÎșοί ÏÎżÏÎ”ÎŻÏ ÏαÏÎżÏ ÏÎčÎŹÎ¶ÎżÏ Îœ Ïη ÎŽÏÎŹÏη ÏÎżÏ Ï ÏÏÎż Î”Ï ÏÏ ÎșÎżÎčÎœÏ ÎșαÎč ÎÏÎżÏ Îœ ÎșÎżÎčÎœÎź ΞΔΌαÏολογία (ÏÎčÎ»ÎżÎŸÎ”ÎœÎŻÎ± αÏÏ ÎœÏÎŽÎ”Ï ÏÏÎœ ΌΔÏαΜαÏÏÏÎœ/ÏÏÎčÏÎœ, ÎŽÎčΎαÏÎșαλία ΔλληΜÎčÎșÏÎœ). Î ÏÏÎșΔÎčÏαÎč ÎłÎčα ÎșÎ”ÎŻÎŒÎ”ÎœÎ± ÏÎżÏ Ï ÏÎżÏÏηÏÎŻÎ¶ÎżÏ Îœ ÏηÏÎŹ ÏÎżÏ Ï/ÏÎčÏ ÎŒÎ”ÏÎ±ÎœÎŹÏÏΔÏ/ÏÏÎčÎ”Ï ÎșαÎč ÏÏÎżÏΞοÏÎœ Ïα ÎŽÎčÎșαÎčÏΌαÏÎŹ ÏÎżÏ Ï, Ï Î»ÎżÏÎżÎčÏÎœÏÎ±Ï ÏÏογÏÎŹÎŒÎŒÎ±Ïα ÏÏÎźÏÎčÎŸÎ·Ï ÏÎ·Ï Î”ÎłÎșαÏÎŹÏÏαÏÎźÏ ÏÎżÏ Ï ÏÏηΜ ÎλλΏΎα.
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dans le processus dâurbanisation des zones andines au PĂ©rou
Geremiss Martinez Palomino
Université Paris Cité
Lâurbanisation des rĂ©gions andines et ses effets ont affectĂ© les pratiques langagiĂšres et les constructions identitaires des locuteurs- et hĂ©ritiers- de la langue quechua au PĂ©rou. Les migrations internes et un ensemble de facteurs Ă©conomiques et politiques ont contribuĂ© au recul, et mĂȘme Ă lâabandon des langues autochtones au profit de lâespagnol. Enfin, lâavĂšnement de la globalisation et des nouvelles technologies ont pu participer Ă ce phĂ©nomĂšne de shift11.Pendant des dĂ©cennies, les politiques en faveur de la langue quechua ont suivi les idĂ©ologies prĂ©dominantes qui lâont circonscrit Ă la ruralitĂ© et au temps passĂ© (Zavala, Mujica, Cordova, & Ardito 2014), et lâont confinĂ© aux espaces familiaux et ruraux. Ainsi, ces politiques se concentrent sur des rĂ©gions rurales, et leur mĂ©thodologie correspond aux besoins des locuteurs en zone rurale. Pourtant, le dernier recensement montre que le quechua est en pleine transformation car actuellement il est plus urbain que rural, et ceci tout particuliĂšrement dans le dĂ©partement dâAyacucho2. De mĂȘme, des derniĂšres Ă©tudes montrent que la rĂ©appropriation du quechua Ă©tait amorcĂ©e parmi les jeunes gĂ©nĂ©rations Ă travers notamment la musique et les plateformes digitales. Virginia Zavala a Ă©tudiĂ© un mouvement de jeunes artistes comme Liberato Kani ou Renata Flores3 qui se rĂ©approprient du quechua en utilisant la langue et en fusionnant des rythmes andins avec le rap et le trap (Zavala 2020). De mĂȘme, Solischa et Urpi Camacho sont connues dans des plateformes digitales comme Youtube, Facebook ou TikTok pour enseigner le quechua, montrer leur quotidien dans les Andes et dâautres activitĂ©s trĂšs diverses, toujours en utilisant le quechua et en revendiquant leur identitĂ© andine.
Ces initiatives juvéniles ravivent le débat scientifique concernant la place du quechua dans un monde de plus en plus urbanise et interconnecte, et ce débat vient bousculer les oppositions courantes entre tradition versus modernité, local versus global, rural versus urbain, indigÚne versus non indigÚne, etc.4. Ces actions permettent également de remettre en question les actions de revitalisation purement « rurales » et de « repolitiser » (Zavala 2020) les questions des langues autochtones
Ma proposition vise Ă souligner des indices de la dynamique du quechua dans ces nouveaux contextes dâurbanisation et de globalisation. Pour ce faire, je prĂ©senterai dâune part le contexte sociohistorique qui a influencĂ© les politiques linguistiques du pays depuis son indĂ©pendance, et dâautre part, lâinterrelation entre les pratiques langagiĂšres du quechua et les diverses formes de socialisation des jeunes en ville. Ce dernier point sera Ă©tayĂ© par des Ă©tudes sociolinguistiques, notamment les travaux de Virginia Zavala et Amy Firestone, ainsi que des propres donnĂ©es dâune prĂ©-enquĂȘte rĂ©alisĂ©e dans le cadre de la formulation dâun projet doctoral, portant sur le rĂŽle des pratiques langagiĂšres et des idĂ©ologies linguistiques juvĂ©niles dans lâavenir de la langue quechua en zone urbaine Ă Huanta, Ayacucho, PĂ©rou. Ce projet sera menĂ© en collaboration avec des jeunes entre 13 et 21 ans faisant partie de la Mesa de Concertacion de Jovenes de Huanta, un organisme municipal. Ă travers une approche participative qui les invite Ă co-construire un projet audiovisuel, mon Ă©tude vise Ă dĂ©velopper chez les jeunes participants des interrogations sur la langue et culture quechua ainsi que sur leur rĂŽle en tant quâ« hĂ©ritiers », tout en faisant partie de la construction de cette recherche.
Je souhaite ainsi proposer quelques pistes pour explorer la maniÚre dont les jeunes citadins, locuteurs du quechua, « construisent une version différente de la quechuidad ».
Bibliographie
1. Fishman, 1991.
2. Au PĂ©rou, le quechua est prĂ©sent 62.3% dans des zones urbaines et 37.5% en zones rurales Ă national. En Ayacucho, ce chiffre sâĂ©lĂšve Ă 69.45%
(REDATAM, 2017).
3. Renata Flores est devenue cĂ©lĂšbre en AmĂ©rique du Sud grĂące Ă une reprise en quechua de la chanson « The way you make me feel » de Michael Jackson en 2015. AprĂšs plusieurs reprises en quechua de chansons cĂ©lĂšbres, Renata a commencĂ© Ă crĂ©er sa propre musique en fusionnant des rythmes andins avec le trap. Dans ses compositions musicales elle revendique lâidentitĂ© quechua, la libertĂ© et empowerment fĂ©minin, raisons pour lesquelles elle est parmi les 100 femmes les plus influentes selon le magazine Hola ! (EFE, 2021)
4. Zavala & Branez 2017.
LittĂ©raties urbaines dâun collectif dâĂ©crivain.e.s migrant.e.s Ă Paris
Carola Mick
Université de Paris-Cité, laboratoire Ceped (Centre-Population et Développement)
IvĂĄn Blas Hervias
Université de Paris-Cité, laboratoire Ceped (Centre-Population et Développement)
Comme haut lieu de la culture et de la littĂ©rature, la ville de Paris exerce une attraction toujours vivante envers les artistes. Si la perspective de reconnaissance sur le marchĂ© de la culture local ou au sein de lâespace francophone est rĂ©servĂ©e Ă trĂšs peu dâentre eux (voir Harchi 2016), « Paris » sâest inscrit de maniĂšre mythique dans la littĂ©rature globale, et notamment latinoamĂ©ricaine. Comme « capitale littĂ©raire de lâAmĂ©rique latine » (Villegas 2007), la ville de Paris est devenue un lieu de passage presque incontournable pour toute personne Ă la sensibilitĂ© ou vocation artistique.Câest ainsi que depuis une dizaine dâannĂ©e, IvĂĄn Blas Hervias, capitaine et Ă©crivain ayant jetĂ© ancre Ă Paris, rĂ©ussit Ă rassembler un collectif de personnes multilingues majoritairement hispanophones « sudamĂ©ricains », pour les Ă©vĂ©nements de la « Carpa literaria ». Il sâagit dâun espace ambulant et improvisĂ© dâĂ©change et performance littĂ©raire, oĂč la grande littĂ©rature hĂ©gĂ©monique et de multiples formes de littĂ©raties urbaines se croisent.
Sur base de nos Ă©changes autour de ces Ă©vĂ©nements et via la littĂ©rature, cette proposition de communication cherche Ă analyser comment la « Carpa literaria » en tant que mĂ©taphore (RicĆur 1975) transforme la ville : Elle la rĂ©actualise dans de multiples facettes, Ă la fois comme promesse et frustration des projets de libĂ©ration et dâĂ©mancipation politique et Ă©conomique ; elle vĂ©hicule les sentiments dâinsĂ©curitĂ© de certain.e.s et de refuge pour dâautres, elle rĂ©concilie la mobilitĂ© et la sĂ©dentaritĂ©, le local el le global, le « Nord » et le « Sud » global (voir Bauman 1998). En choisissant la littĂ©rature comme point de rencontre, domaine aux exigences particuliĂšrement normatives, elle transforme la ville en une opportunitĂ© de rencontre, dâĂ©change transculturel, de transformation du paysage socioculturel, gĂ©ographique et social urbain Ă lâintĂ©rieur dâun monde global.
Dans cet exposĂ©, nous allons caractĂ©riser les pratiques langagiĂšres et littĂ©raties (Gee 1999) qui Ă©mergent de cet espace urbain particulier, et les interprĂ©tons comme une forme dâagentivitĂ© spatiale (Mick 2013) qui transforme les rapports sociaux Ă lâespace. Nous introduisons des rĂ©flexions thĂ©oriques au sujet du pouvoir performatif de la mĂ©taphore (Quijano 1964) ainsi que des rĂ©flexions mĂ©thodologiques par rapport Ă la collaboration dans un espace urbain, entre lâacadĂ©mie et dâautres acteurs sociaux.
Références bibliographiques
Gee, J. P. 1999. The new literacy studies and the « Social Turn ». Harvard University Press. 17955246088 NLS Social Turn.doc. https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED442118.pdf
Mick, C. 2013. Agencia espacial en un espacio instituciona. In T. Yurén & C. Mick (éds.), Educacion y agencia. Aproximaciones teoricas y analisis de dispositivos. Juan Pablos. 127-152
Quijano, A. 1964. La poesĂaâŻ: Una praxis. Haraui 1(2) : 11-12.
RicĆur, P. 1975. La mĂ©taphore vive. Paris : Seuil.
Villegas, J.-C. 2007. Paris, capitale littĂ©raire de lâAmĂ©rique latine. Dijon : Ăditions universitaires de Dijon.
Polina Papoui
UniversitĂ per Stranieri di Siena
Linguistic Landscape (LL) can be defined as the study of signs and messages in written form visible in the public space (Gorter 2006). LL is a branch of sociolinguistics emerged in the context of studies on multilingualism and language policies, on minority languages and heritage languages (HL), an approach capable of providing a unique perspective on the coexistence, competition and interaction of different ethnolinguistic communities. In addition to having an information function, LL also appears to be able to condition our being, our individual and group identity, uses, choices and language attitudes.According to Habermas (2009), the urban Linguistic Landscape is transformed into a multipurpose space, an âarenaâ, where languages and cultures prevail in relation to others.
Cities become âshowcasesâ of different cultures and civilizations, carriers of new identities embodied under the concepts of multilingualism and multiculturalism, where the contact between languages takes place; tangible elements that interact and are observed (Goffman 1963; Lefebvre 1991) in the urban space.
Mondada (2000) refers to the cities as texts, Calvet (1994) underlines that city texts are relatively cryptic and inaccessible to everyone and in addition, cities can become multimodal texts that can serve in education by developing literacy practices, enhancing language awareness, promoting social justice and bringing forward ethical concerns about inequality, oppression and compassion (Freire 1970; Bourdieu 1977; Apple 1979 inter alia).
The present study aims to examine how the Italian language figures in the Linguistic make up of Cyprus and more particularly how it interacts with the other languages that exist in the area. In addition, our aim is to examine the language contact existing with the Greek language and other HL that are present. This contribution aims to reflect in particular on how the visibility of HL can positively influence the attitudes of learners towards the languages themselves and, consequently, how this can stimulate learning in a perspective of lifelong learning.
This study is part of an ongoing doctoral thesis at the University for Foreigners of Siena on the presence of the Italian language in the contemporary LL of the Oriental Mediterranean, more specifically in Cyprus. The actual research focuses on two axes: on one hand the urban linguistic landscape and more specifically the main streets of the Cypriot cities (Nicosia, Limassol, Larnaca and Paphos but also Ayia Napa and Troodos) where the Italian language is visible. On the other hand, the educational context (schoolscape) in 8 Lyceums of Cyprus (public and private), where the Italian language is taught as HL and a private school in Limassol specially chosen due to its international and intercultural character (over 50 different plethora of students with different HL). Photographic material (300 photos, questionnaires (students and Italian teachers) and interviews (with students and teachers) were given and will be analysed.
References
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Ferrini, C. 2016. Italianismi a Manheim: la dialettica fra elementi etnici tradizionali e nuovi valori identitari. Studi Italiani di Linguistica Teorica e Applicata XLV (1): 183-202.
HĂ©lot, C. & Young, A. 2002. Bilingualism and language education in French primary, schools: Why and how should immigrant languages be valued? International Journal of Bilingual Education and Bilingualism 5(2): 96-112.
Natalia Pavlou
University of Cyprus
Constantina Fotiou
University of Cyprus
The relationship between the Linguistic Landscape (henceforth LL) of a place and its sociolinguistic context is reciprocal since the former both reflects the relative power and status of the languages of its sociolinguistic context and shapes it because the language in which signs are inscribed can have an effect on peopleâs perception of the status of the different languages of that context (Cenoz & Gorter 2006). This paper studies the language use in the written discourse of graffiti in two cities of the island of Cyprus: Lefkosia and Limassol. Since Greek-speaking Cyprus is a diglossic setting, with Cypriot Greek being the Low variety and Standard Modern Greek the High one (Rowe & Grohmann 2013, Fotiou & Ayiomamitou 2021, among others), the study of how different linguistic varieties are used in its LL can contribute to addressing major questions of multilingualism.The data presented in this project were collected in the summer of 2015 and 2022 when each of the historical centers of the Lefkosia and Lemesos was visited and instances of graffiti were photographed, documented, and categorized by language. Graffiti is usually a very spontaneous form of expression, and it belongs to the categories of private signage (Pavlenko 2010) and âbottom-upâ items, that is, LL items âissued by individual social actorsâ (Ben-Rafael et al. 2006: 14). In the two sites under investigation here there are three main languages used in the graffiti examples collected: Cypriot Greek, Standard Modern Greek, and English. It is argued in this paper that these languages have different roles to play. The notions of positivity and negativity are correspondingly found to be crucial in the use of English or Standard Modern Greek; the latter is mainly used for criticism to the government and the politics often inviting the addressee to take action for what is being discussed.
Last, Cypriot Greek seems to have a symbolic use in that the writers expressing themselves in it may just wish to mark its presence in the LL of the island. Since it is their native language its use and presence in the LL can be seen as an act of identity expression and well as the result of CG taking over some domains of use from SMG in recent years.
References
Ben-Rafael, E.; Shohamy, E.; Hasan, M.; Bar-Ilan, A. & Trumper-Hecht, M. 2006. Linguistic landscape as symbolic construction of the public space: The case of Israel. In: D. Gorter (ed.) Linguistic landscape: A new approach to multilingualism. Clevedon: Multilingual Matters. 7â30.
Cenoz, J. & Gorter, D. 2006. Linguistic landscape and minority languages. In: D. Gorter (ed.) Linguistic landscape: A new approach to multilingualism. Clevedon: Multilingual Matters. 67â80.
Fotiou, C. & Ayiomamitou, I. 2021. âWe are in Cyprus, we have to use our language, donât we?â Pupilsâ and their parentsâ attitudes towards two proximal linguistic varieties. Linguistics and Education 63, 100931. https://doi.org/10.1016/j.linged.2021.100931
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Rowe, C. & Grohmann, K. 2013. Discrete bilectalism: Towards co-overt prestige and diglossic shift in Cyprus. International Journal of the Sociology of Language 224: 119â142.
Le cas de la communautĂ© kabyle dâOran, AlgĂ©rie
Maria Philippou-Ouaras
UniversitĂ© dâOran 2
Cette recherche se propose dâinterroger la situation de la langue kabyle, en AlgĂ©rie, dans le contexte migratoire et dans celui des mobilitĂ©s sociales en prenant en compte ses dimensions synchroniques et diachroniques. Elle vise surtout Ă interroger le poids de la migration et des mobilitĂ©s sociales et leurs rĂ©percussions sur la transmission de la langue kabyle dans lâOranie. Ce travail de recherche sâinscrit dans le cadre de la sociolinguistique urbaine, discipline qui vise, selon Erfurt (1999), Ă donner une description et une explication analytiques de la complexitĂ© entre la langue, lâidentitĂ© et la pratique sociale.Les deux espaces qui nous intĂ©ressent principalement ici sont lâespace villageois et lâespace urbain. Quâest-ce que les langues nous apprennent sur les structures sociales ? Comme instrument de recherche, nous avons privilĂ©giĂ© le recours aux entretiens semi-directifs. Selon Bulot (2001), la sociolinguistique pose la question de savoir ce que la ville fait aux langues ou ce que les langues font de la ville. Lâun des objectifs de cette recherche est de retracer lâĂ©volution de ce parler kabyle Ă Oran, et ce sur trois ou quatre gĂ©nĂ©rations et dâanalyser les reprĂ©sentations sociolinguistiques.
Cette migration a pour corollaire une mobilitĂ© linguistique. DâaprĂšs Blanchet (2000), la langue est lâun des Ă©lĂ©ments premiers qui entrent dans la construction et la dĂ©finition de lâidentitĂ© individuelle et sociale. Chaque langue est la marque dâune identitĂ© spĂ©cifique.
Références bibliographiques
Erfurt, J. 1999. PrĂ©face. In : T. Bulot (Ă©d.) Langue urbaine et identitĂ© (langue et urbanisation linguistique Ă Rouen, Venise, Berlin, AthĂšnes et Mons). Paris : LâHarmattan. 7-14.
Blanchet, Ph. 2000. La linguistique de terrain, méthode et théorie (une approche ethno-sociolinguistique). Rennes : Presses Universitaires de Rennes. 145 pages.
Bulot, T. 2001. Lâessence sociolinguistique des territoires urbains : un amĂ©nagement linguistique de la ville. Cahiers de Sociolinguistique 6 : 5-11.
Josiane Boutet
Professeure émérite de Sorbonne Université
GrĂące Ă Louis-Jean Calvet, la sociolinguistique française qui sâinstitutionnalise dans le courant des annĂ©es 1970 sâintĂ©resse aux contextes urbains en tant quâils sont plurilingues : les marchĂ©s parisiens Ă Belleville, les marchĂ©s de Dakar, Bamako, Ziguinchor, Canton. On peut aussi dans cet axe du plurilinguisme mentionner les travaux de lâIDERIC et spĂ©cifiquement ceux de Gabriel Manessy et Paul Wald Ă Banguy. La ville a aussi Ă©tĂ© apprĂ©hendĂ©e en tant quâespace (J.- M. BarbĂ©ris en 1997) ; comme lieu de conflits de normes sociales et linguistiques et de gentrification (T. Bulot en 2001 ; J.-M. GĂ©a et M. Gasquet-Cyrus en 2017)La ville nâest devenue un objet scientifique en sciences sociales quâĂ la fin du XIXĂšme siĂšcle, alors que les territoires ruraux lâavaient Ă©tĂ© des dĂ©cennies auparavant (par exemple en dialectologie). JâĂ©voquerai ainsi lâEcole de Chicago, Ă©cole de sociologie fondĂ©e en 1892, pour qui les villes constituent de vĂ©ritables laboratoires dâobservation des faits sociaux.
Du cĂŽtĂ© dâune histoire des idĂ©es linguistiques, je rappellerai le prĂ©cĂ©dent important que constitue lâenquĂȘte urbaine du linguiste Marcel Cohen en 1908-1909 Ă Alger. Je prĂ©senterai en premier lieu le contexte intellectuel de cette Ă©poque : Ernest Renan, William Marçais, Antoine Meillet. Les enquĂȘtes dialectologiques ne sâintĂ©ressaient pas aux villes mais aux espaces ruraux et Ă leurs locuteurs, rĂ©putĂ©s pour leurs formes linguistiques dites pures. Quant aux travaux de grammaire comparĂ©e, ils ne reposaient pas sur des enquĂȘtes mais sur des textes (E. Renan par exemple). William Marçais transforme cet Ă©tat des Ă©tudes dialectologiques en prenant une ville, Tlemcen, comme cadre de son enquĂȘte dialectologique (Le dialecte arabe parlĂ© Ă Tlemcen : Grammaire. Textes et Glossaire, 1902). A sa suite, M. Cohen sâempare dâune autre ville algĂ©rienne, Alger, grand port pluriculturel et plurilingue oĂč de nombreuses langues sont historiquement en contact. Je prĂ©senterai les diffĂ©rentes parties de son ouvrage publiĂ© en 1912 (Le parler arabe des juifs dâAlger). Jâinsisterai particuliĂšrement sur les rĂ©sultats quâon peut qualifier comme Ă©tant de nature sociolinguistique ; dimension que lâarabisant David Cohen soulignait en 1985 : « [ce livre] tĂ©moigne dâune conception sociolinguistique non explicitĂ©e trĂšs proche de ce qui prĂ©vaut aujourdâhui. » M. Cohen expose un point de vue sur la ville et les contacts de langues tout Ă fait novateur en 1912.
Ibtissem Chachou
Université de Mostaganem
1.Hugo von Hofmannsthal (Vienne 1874-Rodaun, prÚs de Vienne, 1929) : « La langue est tout ce qui reste à celui qui est privé de sa patrie. Mais la langue, il est vrai, contient tout. ».
Jean-Marie Jacono
Aix-Marseille UniversitĂ©(AMU) – Laboratoire dâĂ©tudes en sciences des arts (LESA)
La ville est depuis longtemps une source de musique. DĂšs 1530, Les Cris de Paris de ClĂ©ment Janequin, puis The Cries of London dâOrlando Gibbons (vers 1610), recrĂ©ent lâatmosphĂšre des marchĂ©s pour des ensembles vocaux. Mais la ville, lieu dâexpression de diffĂ©rences et de hiĂ©rarchies, est bien sĂ»r liĂ©e aux populations et aux langues qui sây expriment. Et câest dans les temporalitĂ©s, les rythmes, et les mĂ©lodies des chansons populaires que ces expressions trouvent leur meilleure place. Lâinvention lexicale, les accents, et la dĂ©clamation constituent un champ dâĂ©tude majeur de la sociolinguistique urbaine. Louis-Jean Calvet a montrĂ© leur intĂ©rĂȘt dans le cas du rap (1994).La ville est un espace multiple de conflits. Les villes occidentales sont soumises Ă un processus de gentrification qui renvoie les couches populaires Ă leur pĂ©riphĂ©rie. La chanson et le rap peuvent incarner des identitĂ©s et reprĂ©senter des formes de rĂ©sistance Ă ce processus. Ces expressions musicales sont cependant dĂ©pendantes de la mondialisation culturelle, qui combine des dimensions globales avec des dimensions locales. Si la musique ne peut ĂȘtre sĂ©parĂ©e des paroles dans la chanson, comme lâa montrĂ© Ă©galement Calvet (1981), elle Ă©volue sans cesse. DĂšs les annĂ©es 1960, la recherche dâun son particulier dans lâenregistrement est une composante majeure du succĂšs dâun titre. Cet aspect est toujours essentiel dans la reprĂ©sentation des identitĂ©s, comme le montrent les succĂšs du rap et du reggae. La transformation de la voix chantĂ©e en studio y est fondamentale.
La chanson et le rap sont soumis Ă©galement aux lois du marchĂ© et, aujourdâhui, Ă leur prĂ©sence sur les plateformes et les rĂ©seaux sociaux. Elles ne sont plus faites pour ĂȘtre Ă©coutĂ©es mais pour ĂȘtre vues : le clip est devenu central pour un groupe ou un(e) interprĂšte. Lâimage est souvent associĂ©e Ă la recherche du spectaculaire. Le clip gĂ©nĂšre mĂȘme de nouvelles formes de chanson, fondĂ©es sur des rythmes dynamiques, des textes brefs, et des rĂ©alitĂ©s sonores qui lâemportent sur les dimensions musicales habituelles. Ces formes « hybrides » et mouvantes dessinent un nouveau type de chanson au XXIe siĂšcle. Elles renouvellent les reprĂ©sentations des identitĂ©s. Le rappeur/chanteur Jul, qui a un immense succĂšs en France, en est le meilleur reprĂ©sentant.
En bref, que reprĂ©sentent les dimensions musicales de la chanson et du rap aujourdâhui dans le cadre de la sociolinguistique ? Doit-on repenser les Ă©tudes en tenant compte de leur rĂŽle dans la fabrication des identitĂ©s ? Marseille et ses musiques seront la rĂ©fĂ©rence de ce travail.
Références bibliographiques
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Mass Media Music Scholarâs Press.
Adjaratou Oumar Sally
IFAN-CAD, Université de Dakar
Lâutilisation frĂ©quente de la langue française, langue officielle au SĂ©nĂ©gal hĂ©ritĂ©e de la colonisation, a entraĂźnĂ©, chez bon nombre dâacteurs de la pĂȘche, lâoubli de beaucoup de termes wolof employĂ©s dans leurs domaines spĂ©cifiques, notamment le lexique de lâespace et du temps. Ă cela sâajoutent les contacts interethniques et interlinguistiques qui ont eu des influences notoires dans le lexique spatio- temporel notamment les emprunts lexicaux et les nouveaux termes issus des technologies de lâinformation et de la communication. Ces influences dĂ©coulent de nombreux dĂ©placements des pĂȘcheurs de Guet-Ndar Ă Saint Louis, au Nord du SĂ©nĂ©gal vers diffĂ©rentes contrĂ©es du pays. Elle rĂ©sulte aussi de la prĂ©sence de nombreux Ă©trangers de la sous-rĂ©gion dans la zone de pĂȘche Ă Saint- Louis.La migration des guets-ndariens due aux facteurs climatiques, mais aussi aux facteurs sociaux Ă©conomiques (surpopulation, urbanisation, modernismeâŠ) entraine ainsi une Ă©norme perte du lexique traditionnel liĂ© Ă la pĂȘche, Ă son fonctionnement et Ă ses diffĂ©rentes activitĂ©s. Ces mots qui se perdent appauvrissent la langue. Or, comme le dit Evans N. dans son livre Ces mots qui meurent, les langues menacĂ©es et quâelles ont Ă nous dire, « Chaque langue est une bibliothĂšque unique⊠Chacune raconte une histoire diffĂ©rente, offre une maniĂšre dâĂȘtre au monde.
Dans le souci de sauvegarder le jargon authentique utilisĂ© par les acteurs de la pĂȘche, nous avons jugĂ© nĂ©cessaire dâĂ©laborer un lexique de lâespace et du temps afin de consigner les termes, les expressions, les dictons relatifs Ă lâactivitĂ© de pĂȘche dans les communautĂ©s vivant sur les cĂŽtes du pays, et principalement dans la langue de Barbarie.
Tout en analysant lâensemble des marqueurs syntaxiques et lexicaux liĂ©s au lieu, Ă lâespace et au temps dans le wolof de la communautĂ© des pĂȘcheurs de Guet-Ndar, nous allons examiner les outils qui expriment conjointement lâespace et le temps et les divers Ă©lĂ©ments naturels et surnaturels, les rites et rituels servant de repĂšres ou entrant dans le repĂ©rage du temps et lâespace avant, pendant et aprĂšs la navigation.
Nous analyserons aussi dans cette prĂ©sentation lâĂ©volution du lexique de la pĂȘche et les facteurs engendrant Ă la fois des pertes et des enrichissements, notamment avec lâurbanisation et la migration qui ne laissent pas en rade cette communautĂ© traditionnelle de pĂȘcheurs.
Références bibliographiques
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Ronald P. Schaefer
University of Southern Illinois Edwardsville
Francis Egbokhare
University of Ibadan
Massive population displacements from rural to urban settings are projected by year 2100. Accompanying this world-wide movement of people will be significant language shifts. Particularly affected will be minority, rural languages in the multilingual countries of sub-Saharan Africa (Lall et al. 2017), most of which belong to the Niger-Congo phylum, rely on tone to express fundamental notions of tense and aspect (T- A), have no recorded history, and are linguistically undocumented. Not only will individual languages decline, but information about genetically related languages, intra-group variation and historical evolution, will disappear.Against this background and with limited available documentation, we assess the current state of T-A expression in the 25-30-member Edoid group of southern Nigeria. Overwhelmingly rural, Edoid stretches north to south through hill country, savanna, rainforest, and island delta areas immediately west of the Niger River. Its least described members occupy the north hill country.
To guide our presentation, we utilize structural templates that articulate fundamental relations between tones expressing T-A and basic clausal units. Both subject pronoun and verb receive their tone from right adjacent tonal positions that, respectively, express tense and aspect. These tones appear either in combination with vowel segments or as unaccompanied âfloatingâ tones.
A: PRONOUN {TENSE} MODALITY VERB ASPECT B: PRONOUN {TD TENSE} MODALITY VERB ASPECT
Languages associated with template A include Yekhee, Degema, Esan, and Bini, the latter being the most populous of the ethnic groups with some 3 million speakers. Template B is evident in Emai, whose population is approximately 25 thousand.
The principal point of contrast between our Edoid templates concerns the grammatical category tense and its grammatical complexity. Tense can be simple, expressing past, present, or future. Or it can be complex, expressing a time unit in construction with temporal distance (TD). The latter has two values. Proximal for events near moment of speech and distal for events removed in either direction from that moment. Across Edoid, subject pronouns receive their tone from either tense proper or TD, but it is only Emai that relies on TD. Verbs, in contrast, receive their tone from aspect values, which uniformly view event temporal contour either in toto or in part, i.e., perfective vs. imperfective.
Additional tonal variation prevails across Edoid expression of T-A categories. Aspect alignment with tone varies for the present, where the verb is either high or low, but not the past or future, where the verb is uniformly high. In contrast, tense categories align with tone more unevenly. Subject pronoun tone is high or low within each of past, present, and future. We take this tonal variability as evidence that tense is a relatively later addition to the Edoid family. Nonetheless, there is no existing record of how extensive this variation might be and, thus, how tonal coding of tense and aspect might have evolved historically across the Edoid group. These existing deficiencies in our knowledge state can only be exacerbated by the prospect of massive relocation of rural Edoid peoples and their languages to urban centers, much of it projected over the next generation (Seifart et al. 2018, Simons 2019).
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Eleni Sella
UniversitĂ© nationale et capodistrienne dâAthĂšnes
Maria Rompopoulou
UniversitĂ© nationale et capodistrienne dâAthĂšnes
Î ÏÎżÎ»Ï ÎłÎ»ÏÏÏία ΎΔΜ Î”ÎŻÎœÎ±Îč ÏÏαÏÎčÎșÎź αλλΏ ÎŽÏ ÎœÎ±ÎŒÎčÎșÎź ÎșαÎč ΔΟαÏÏÎŹÏαÎč αÏÏ ÏÎčÏ ÎŽÎčαÏÎżÏÎÏ ÎčÏÏÏÎżÏ ÏÎżÏ Î”ÏηÏÎ”ÎŹÎ¶ÎżÏ Îœ ÏÎż ÎșαΞΔÏÏÏÏ ÏÏÎœ γλÏÏÏÏÎœ ÎșαÎč ÏÏÎœ ÎżÎŒÎčληÏÏÎœ ÏÎżÏ Ï (Strani 2020). ÎÎč γλÏÏÏÎ”Ï ÎŒÏÎżÏΔί Μα ÏÏÎżÏΞοÏÎœÏαÎč, Μα Ï ÏÎżÎČÎčÎČÎŹÎ¶ÎżÎœÏαÎč, Μα αΌÏÎčÏÎČηÏÎżÏÎœÏαÎč, Μα Î±ÎłÎœÎżÎżÏÎœÏαÎč Îź Μα αÏÎżÏÏÎŻÏÏÎżÎœÏαÎč ÏÏ ÏÏηΌαÏÎčÎșÎŹ. Î ÎżÎčÎșÎŻÎ»Î”Ï ÎÏÎ”Ï ÎœÎ”Ï ÎÏÎżÏ Îœ Î±ÎœÎ±ÎŽÎ”ÎŻÎŸÎ”Îč ÏÎčÏ ÎŽÎčαÏÎżÏΔÏÎčÎșÎÏ Î”ÎșΎηλÏÏΔÎčÏ ÏÎ·Ï ÏÎżÎ»Ï ÎłÎ»ÏÏÏÎŻÎ±Ï ÏÏα ÏÏÎłÏÏÎżÎœÎ± ÎșÎżÎčÎœÏÎœÎčÎșÎŹ ÎșαÎč ΔÎșÏαÎčÎŽÎ”Ï ÏÎčÎșÎŹ ÏΔÏÎčÎČÎŹÎ»Î»ÎżÎœÏα, ÎșαΞÏÏ ÎșαÎč ÏÎčÏ ÏολÎčÏÎčÎșÎÏ ÏÎ·Ï ÎŽÎčαÏÏÎŹÏΔÎčÏ, ÏÏÎŒÏÏΜα ΌΔ ÏÎčÏ ÏολÎčÏÎčÎșÎÏ ÎșαÎč ÏÎčÏ ÏÏαÎșÏÎčÎșÎÏ ÏÎżÏ Î±ÎșÎżÎ»ÎżÏ ÎžÎ”ÎŻ η γλÏÏÏÎčÎșÎź ÏολÎčÏÎčÎșÎź.ΣΔ Î±Ï ÏÏ ÏÎż ÏλαίÏÎčÎż, ÏÎż ÏολÎčÏÎčÏÏÎčÎșÏ ÎșαÎč γλÏÏÏÎčÎșÏ ÏÎżÏÎŻÎż ÏÎ·Ï ÎÏÎœÏÏαΜÏÎčÎœÎżÏÏÎżÎ»Î·Ï Î±ÏΔÎčÎșÎżÎœÎŻÎ¶Î”ÏαÎč ÏÏ ÎΜα «ÏολÎčÏÎčÏÏÎčÎșÏ/γλÏÏÏÎčÎșÏ ÎŒÏÏαÏÎșÏ», λÏÎłÏ ÏÏÎœ ÎŽÎčαÏÎżÏΔÏÎčÎșÏÎœ ÏολÎčÏÎčÏÎŒÏÎœ ÏÎżÏ ÏÎčÎ»ÎżÎŸÎ”ÎœÎżÏÎœÏαÎč ÏÏη ÎŒÎ”ÎłÎ±Î»ÎżÏÏολη Î±Ï ÏÎź ÏÏÎœ 15 ΔÎșαÏÎżÎŒÎŒÏ ÏÎŻÏÎœ ÎșαÏοίÎșÏÎœ, ÏÏÎżÏ (ÎșαÎč) ÏÎźÎŒÎ”Ïα ÏÏ ÎŒÎČÎčÎżÏÎœ ÎłÎ·ÎłÎ”ÎœÎ”ÎŻÏ ÎŒÎ”ÎčÎżÎœÎżÏÎčÎșÎÏ ÎłÎ»ÏÏÏΔÏ, ΌΔÎčÎżÎœÎżÏÎčÎșÎÏ ÎłÎ»ÏÏÏÎ”Ï Î±ÏÏ Ïλη ÏηΜ ÏÎżÏ ÏÎșÎčÎșÎź ΔÏÎčÎșÏÎŹÏΔÎčα, γλÏÏÏÎ”Ï ÎŒÎ”ÏαΜαÏÏÏÎœ ÎșαÎč âΟÎΜΔÏâ γλÏÏÏΔÏ. ΠαÏÎŹ ÏÎż ÎłÎ”ÎłÎżÎœÏÏ ÏÏÏ Îż ÏÎżÎ»Ï Î”ÎžÎœÎżÏÎčÎșÏÏ, ÏÎżÎ»Ï ÎžÏηÏÎșÎ”Ï ÏÎčÎșÏÏ ÎșαÎč ÏÎżÎ»Ï ÎłÎ»ÏÏÏÎčÎșÏÏ ÎčÏÏÎżÏÎčÎșÏÏ ÏαÏαÎșÏÎźÏÎ±Ï ÏÎ·Ï ÎÏÎœÏÏαΜÏÎčÎœÎżÏÏÎżÎ»Î·Ï ÎÏΔÎč ÎșαÏÎŹ ÏÎżÎ»Ï ÏÏ ÏÏÎčÎșÎœÏΞΔί, ÏÏÏÏÏαÏÎ”Ï ÎÏÎ”Ï ÎœÎ”Ï ÎŽÎ”ÎŻÏÎœÎżÏ Îœ ÏÏÎč αΜ ÎșαÎč η Î€ÎżÏ ÏÎșÎčÎșÎź Î”ÎŻÎœÎ±Îč η γλÏÏÏα ΌΔ ÏηΜ ÏλΔÎčÎżÏηÏία ÎżÎŒÎčληÏÏÎœ (84%), ÏÎżÏ Î»ÎŹÏÎčÏÏÎżÎœ 10 αÎșÏΌη γλÏÏÏÎ”Ï ÎżÎŒÎčλοÏÎœÏαÎč ΔÏÎŻÏÎ·Ï Î”ÎœÏÏÏ ÏÏÎœ ÏÏ ÎœÏÏÏÎœ ÏÎ·Ï Î€ÎżÏ ÏÎșίαÏ, ÏÏ ÎŒÏΔÏÎčλαΌÎČÎ±ÎœÎżÎŒÎÎœÎ·Ï ÏÎ·Ï ÎÏÎœÏÏαΜÏÎčÎœÎżÏÏοληÏ, ÏÎżÎœ ÎșαΞÏÎÏÏη ÏÎ·Ï ÏÏÏÎ±Ï (Tongal 2015; Ceyhan & Koçbas 2011).
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ÎÎčÎČλÎčογÏαÏία
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Îmerging multilingual practices in companies related to services
Popi Theophanous
Cyprus Ministry of Education, Sports and Youth
The internationalization of the English language (Crystal 1997, 2001), is closely related to the political and socioeconomic developments that marked the beginning of the 20th and the 21st century (Wright 2000). More specifically, the hegemonic or glottophagic tendency (Calvet 1974, 1999) of English as a Lingua Franca (ELF) in economic activities and in the global business arena was repeatedly stressed by many researchers (Rogers 1998; Dhir & Goke-Pariola 2002; Nickerson 2005; Îaarmann 2005).However, over the last two decades, following increasing mobilities in the EU and internationally, multilingualism emerged as an alternative language scenario in economic domains related to e- commerce and services (Shaoyi 2007). Firms that are exclusively working electronically have been among the first to appreciate the use of languages other than English to approach a wider audience. Moreover, firms that operate in the services domain incorporate multilingualism in their strategic planning so as to approach clients in a more direct way.
The goal of the present paper is to present findings from a recent research on language policy in the business domain. Employing Spolkyâs (2002, 2009) and Shohamyâs (2006) theory, language policy is presented as a threefold activity with three components: language beliefs, language practices and language management. The data collected demonstrate how multilingual practices are closely connected to the type of Economic Activity, the specificities of interpersonal communication and the wider corporative philosophy of the enterprise (LĂŒdi et al. 2013, Theophanous 2015, Theophanous & Karyolemou forthcoming). Also, how the overall language policy of the company, has an immediate effect in the semiotic appearance of the working place and in the linguistic landscape of the city.
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Entretien avec Louis-Jean Calvet sur lâavenir des langues
Sandra Tomc
Université Jean Monnet, ECLLA
Marine Totozani
Université Jean Monnet, ECLLA
Valeria Villa-Perez
Université Jean Monnet, ECLLA
Sans prĂ©tention dâexhaustivitĂ©, les ouvrages ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s Ă partir dâune approche historicisĂ©e et histoiricisante de la question posĂ©e sur lâavenir des langues.
Bibliographie
Bello W. 2011. La démondialisation. Idées pour une nouvelle économie mondiale. Paris : Le serpent à plumes.
Berruto G. 2006. Quale dialetto per lâItalia del Duemila ? Aspetti dellâitalianizzazione e risorgenze dialettali in Piemonte (e altrove). In A. Sobrero & A. Miglietta (Ă©ds) Lingua e dialetto nellâItalia del duemila. Galatina : Congedo Editore. 101-127.
Calvet L.-J. 1987. La guerre des langues et les politiques linguistiques. Paris : Payot. Calvet L.-J. 1999. Pour une Ă©cologie des langues du monde. Paris : Plon.
Calvet L.-J. 2017. Les langues : quel avenir ? Les effets linguistiques de la mondialisation. Paris : Biblis.
Maria Tsigou
Université Ionienne
Lâarvanitika est une langue Ă tradition orale prĂ©sente sur le territoire grec depuis plusieurs siĂšcles et sĂ©rieusement menacĂ©e de disparition depuis quelques dĂ©cennies. Câest la langue minoritaire la plus ancienne sur le sol grec et la plus Ă©tudiĂ©e du point de vue sociolinguistique (voir, entre autres, Tsitsipis 1981, 1983, 1995, 2005; Trudgill & Tzavaras 1975; Trudgill 1983). Selon lâAtlas de lâUnesco, lâarvanitika est dispersĂ© essentiellement en GrĂšce mĂ©ridionale et centrale (Attique, Cyclades, EubĂ©e, Ăźles du golf Saronique, PĂ©loponnĂšse, BĂ©otie). Le nombre actuel des locuteurs de la langue nâest rapportĂ© que sous forme dâestimations (p.ex. lâAtlas de lâUnesco adopte lâestimation de Sasse (1991) qui fait Ă©tat de 50000 locuteurs), comme le dernier recensement de la population grecque contenant une question sur la langue maternelle pratiquĂ©e au foyer date de 1951.Les Ă©tudes sociolinguistiques effectuĂ©es dans le passĂ© montrent que les attitudes linguistiques des locuteurs sont plutĂŽt nĂ©gatives envers la langue, ce qui constitue lâun des principaux moteurs de sa menace de disparition. Selon Tsitsipis (2005), parmi les facteurs qui ont contribuĂ© Ă lâĂ©mergence dâune attitude idĂ©ologique fortement nĂ©gative au sein mĂȘme des communautĂ©s arvanitophones sont la modernisation de la sociĂ©tĂ© grecque, la scolarisation obligatoire, le dĂ©veloppement des transports, les masses mĂ©dias et le rĂŽle du grec en tant que langue officielle du pays. Dans la prĂ©sente communication, je vais prĂ©senter les rĂ©sultats dâune enquĂȘte menĂ©e auprĂšs des arvanitophones et des locuteurs dâorigine arvanite pour essayer de comprendre : quelle est la dynamique actuelle de lâarvanitika en GrĂšce, si sa dynamique est la mĂȘme dans les diffĂ©rentes communautĂ©s arvanitophones dispersĂ©es dans le pays et pourquoi ? Dans cette perspective, je souhaiterais interviewer des locuteurs dâarvanitika dans les environs dâAthĂšnes et dans les rĂ©gions rurales pour comprendre si les facteurs de maintien ou dâabandon de cette langue minoritaire ont Ă©voluĂ© et dans quelle direction depuis les derniĂšres recherches effectuĂ©es quelques dĂ©cennies auparavant.
Références bibliographiques
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Stavroula Tsiplakou
Open University of Cyprus
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Amélie Leconte
Aix-Marseille Université
En 2002, dans son ouvrage Le marchĂ© aux langues : essai de politologie linguistique sur la mondialisation, Louis-Jean Calvet propose un changement de paradigme important et, en filigrane, ne nous invite Ă rien de moins quâa la fondation dâune nouvelle (sous-)discipline ! Le syntagme politologie linguistique est ainsi propose pour « faire le dĂ©part entre un ensemble de pratiques (les politiques) et lâanalyse de ces pratiques (la politologie, ou science politique). » Il affirme ainsi « lâexistence dâune politologie linguistique qui elle-mĂȘme implique que nous dĂ©finissions son objet dâĂ©tude et ses instruments. Lâobjet dâĂ©tude de la politologie linguistique est donc constituĂ© par les interventions sur les situations linguistiques. » (Calvet, 2002 : 22).En 2014, sous la direction de Calvet, je soutenais une thĂšse intitulĂ©e « La fabrique des politiques linguistiques scolaires », fruit dâune Ă©tude sur la politique dâĂ©ducation bilingue et interculturelle au cĆur du systĂšme Ă©ducatif indigĂšne mexicain (Leconte, 2014). Essentiellement intĂ©ressĂ©e par les questions dâordre Ă©pistĂ©mologique, je partais de la proposition de Calvet et explorais le potentiel de ce changement de paradigme mais aussi les enjeux et les implications thĂ©oriques et mĂ©thodologiques de ce qui pour moi correspondait au passage de la « politique linguistique scolaire » Ă la « politologie linguistique scolaire ». En postulant que « [t]oute discipline pour fonder sa lĂ©gitimitĂ© doit poser son identitĂ©, une identitĂ© qui la distingue des autres disciplines » et quâ« une discipline se dĂ©finit moins par son objet, qu’elle peut partager avec d’autres, que par son point de vue sur cet objet » (Maingueneau, 1998), il fallait alors penser ce que pouvaient ĂȘtre lâidentitĂ© et les spĂ©cificitĂ©s du « point de vue » de ladite « politologie linguistique scolaire » sur les « interventions sur les situations linguistiques ».
Dans cette communication, je propose dâapprofondir cette question et de revenir sur la maniĂšre dont moi-mĂȘme mais aussi les chercheurs de ma gĂ©nĂ©ration se sont appropriĂ© cette « petite graine » plantĂ©e par Louis-Jean Calvet.
Bibliographie
Leconte, A. 2014. La fabrique des politiques linguistiques scolaires. La politique dâĂ©ducation bilingue interculturelle du Mexique et du Jalisco. ThĂšse sous la direction de Louis-Jean Calvet, UniversitĂ© de Provence.
Maingueneau, D. 1998. Les tendances françaises en analyse du discours. Compte rendu de la confĂ©rence donnĂ©e Ă lâUniversitĂ© dâOsaka le 12 novembre 1998 [en ligne]
Lynda Zaghda
UniversitĂ© de Mâsila
Pendant de longs siĂšcles les rĂ©cits historiques Ă©taient les ouvrages par excellence du passĂ© et de lâHistoire des hommes. Cette croyance est bouleversĂ©e par les recherches en toponymie, Ă©tude scientifique des noms de lieux qui vise Ă retrouver lâĂ©tymologie et le sens des noms de lieux, qui font du toponyme un code dâaccĂšs Ă la mĂ©moire collective transmise par voie orale. En effet, lâespace occupĂ© qui joue un rĂŽle fondamental et particulier dans lâexpĂ©rience physique et psychique des individus, peuvent reflĂ©ter au travers de leurs dĂ©nominations, un certain rapport Ă lâespace occupĂ©.Nous nous intĂ©ressons aux odonymes de lâancienne ville de Boussaada pour comprendre comment ces dĂ©nominations peuvent rĂ©vĂ©ler une partie de lâHistoire dâune rĂ©gion. Quel est lâhĂ©ritage odonymique de BoussĂąda ? Quel est lâimpact des diffĂ©rentes invasions sur le systĂšme de dĂ©nominations de cette ville ? Quels sont les autres facteurs qui ont impactĂ© le systĂšme toponymique de BoussaĂąda? Ce sont autant de questions auxquelles nous ambitionnons de rĂ©pondre pour comprendre des espaces dĂ©laissĂ©s Ă la fois par les historiens et les linguistes algĂ©riens.
Lâobjectif dâune recherche toponymique est souvent le relevĂ© systĂ©matique des diffĂ©rents toponymes existant dans la mĂ©moire collective. Ă cet effet, nous avons pris soin de faire des relevĂ©s des noms des lieux dans la ville de BoussaĂąda. Notre corpus est constituĂ© de noms anciens et contemporains de lieux de lâancienne ville de BoussaĂąda que nous avons expliquĂ©s et interprĂ©tĂ©s pour dĂ©gager les rĂ©gularitĂ©s qui caractĂ©risent les bases toponymiques de chaque couche historique. Il sâagit particuliĂšrement dâodonymes.
Les toponymes ont Ă©tĂ© recensĂ©s en deux Ă©tapes : nous avons dâabord procĂ©dĂ© Ă un relevĂ© des noms des diffĂ©rents quartiers de la sphĂšre gĂ©ographique de lâancienne ville de BoussĂąda ou se trouvant dans des ouvrages portant sur lâHistoire de cette ville. Par la suite, nous avons rĂ©alisĂ© des entretiens semi-directifs auprĂšs de personnes habitant ou ayant habitĂ© les anciens quartiers de cette ville.
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